Comme dans la célèbre toile de Johannes Vermeer communément nommée, La jeune fille à la perle, parfois qualifiée de Joconde du nord, le portrait au cadrage serré offre au spectateur un mouvement qui laisse voir un sentiment de bonheur. Le sourire de la ministre modèle, les yeux brillants qui portent un regard vers le spectateur par-dessus l’épaule accentuent l’impression de proximité. Pas de perle dans ce
L’image fait le message. Qu’un acteur public, qu’une ministre chargée de la politique publique de l’éducation, se plient aux conditions d’élaboration d’une photo dont le choix du noir et blanc lui confère une dimension artistique témoigne de l’avantage pris par les codes iconographiques sur le contenu. Le lecteur doit être harponné. Quoi de mieux pour être populaire qu’un sourire candide et affirmé afin que le storytelling orchestré par l’Obs soit accepté par le plus commun des bobos lecteurs ? La ministre de l’éducation ne sera pas la dernière à jouer l’image pour permettre au lecteur-citoyen d’entrer dans l’énigme. Martine Aubry devrait trouver là un motif de conversion. Faire la gueule et se montrer hargneux, froncer les sourcils en toute circonstance dévoile une vision des relations interpersonnelles qui datent d’avant les médias électroniques. Voilà bien longtemps ! Image négative, avenir incertain ! Le sourire fait entrer dans l'émotion. Les followers accourent. Faire son chemin, c’est d’abord plaire. On peut parler ensuite. Mais attention aux perles. Les réseaux sociaux savent si bien les reconnaître.