Avec la "Croix-Verte", Dunant avait imaginé la protection des prisonniers, puis celles des femmes et plus tard encore celle des réfugiés et des déplacés...
Non, Dunant n'était pas pharmacien... Et pourtant il est le père de la Croix-Verte... On l'a certes oubliée cette croix-là, imaginée à Paris en 1870 pendant le siège prussien de la capitale. Elle avait pour but de venir en aide aux soldats faits prisonniers...
Eh oui, Dunant, 7 ans à peine après la création de la Croix-Rouge portant secours aux soldats blessés sur le champ de bataille pensait déjà à la protection des détenus... Heureuse initiative. Il faudra pourtant attendre 1929 pour que les prisonniers de guerre soient internationalement protégés par le Droit (IIIème Convention de Genève)...
En 1897, Dunant, depuis son exil volontaire à Heiden en Suisse alémanique recycle sa Croix-Verte "afin de protéger et aider les femmes, les mères de familles abandonnées et les jeunes filles exposées aux risques de la prostitution".
Soucieux de poursuivre les idéaux du visionnaire philanthrope genevois, mort en 1910, un artiste peintre et dessinateur, Emile Bayard crée, avec sa femme, une Croix-Verte venant en aide "tant du point de vue moral que matériel, aux victimes de la guerre et du devoir". Placée, dès 1914, sous le haut patronnage du président de la République, Raymond Poincarré, elle s'inquiéte également du sort des réfugiés et des déplacés...
Le siège de la Croix-Verte se situait au domicile des Bayard, au 6 de la rue Victor Schoelcher dans le quatorzième arrondissement de Paris... Associer la mémoire de celui qui conduisit à l'abolition de l'esclavage et celui qui inventa l'action et le droit international humanitaires, voilà qui donne une belle image d'Humanité.
Revoir la note du blog consacrée à la Croix-Rouge anarchiste.
PS : merci à l'oeil de lynx de ma collègue Pascal Meric qui a signalé ce beau panneau hommage...