Mardi 28 octobre, après la projection de « Un illustre inconnu », nous avons eu l’occasion de rencontrer Matthieu Delaporte, réalisateur et co-scénariste, Alexandre De La Patellière, co-scénariste, et Mathieu Kassovitz, acteur principal du long-métrage.
Matthieu Delaporte, Axelandre De La Patellière et Mathieu Kassovitz après la projection
Au début de la rencontre, Matthieu Delaporte insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas de la retranscription d’un fait réel, mais est bien une pure œuvre de fiction. Même si de tels actes existes, l’intention était avant tout un questionnement sur l’identité.
Mathieu Kassovitz raconte que le fait de changer de physique et de personnalité n’est pas une mise en abyme pour l’acteur qu’il est mais pour le personnage qu’il incarne. Une nuance qui a son importance. Il continu sur le fait d’être à l’affiche de deux films français à quelques jours d’intervalles : « Vie Sauvage » de Cédric Kahn (29 octobre 2014) et « Un illustre inconnu » de Matthieu Delaporte (19 novembre 2014). Il nous confie que ce sont les scénarios étonnants qui l’on convaincu avant tout ! De plus, les tournages s’entrecroisant, il aimait l’idée de confronter les deux personnages qu’il interprète dans les deux films.
Les scénaristes, Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, s’attardèrent sur le fait que la névrose du personnage est réduite à un élément réducteur. Le long-métrage n’essaye jamais d’expliquer la naissance de cette névrose, à travers un élément biographique ou déclencheur. Ils continuent en expliquant que l’idée de raconter une histoire à la première personne, alors que cette même personne ne pense être personne, leur plaisait beaucoup. De même, le fantasme d’être quelqu’un d’autre était très intéressant pour eux, car il fait passer le personnage de solitaire à quelqu’un de beaucoup plus ouvert sur le monde. La recherche du double amène la recherche de l’authenticité. Comme un acteur dans un rôle, le personnage principal se plaît dans la vie des autres. Pour les deux scénaristes, il était aussi très important que, malgré ses actes, le personnage puisse paraître sympathique au spectateur.
Mathieu Kassovitz interprète le rôle principal du long-métrage
Mathieu Kassovitz nous raconte qu’il s’est promené, affublé de prothèses et autres maquillages. Il rigole en nous disant que ce n’est pas terrible pour draguer les filles. Il continu en nous confiant qu’il a réussi à parler avec un vendeur de la Fnac sur les appareils photographiques pendant dix minutes sans que celui-ci ne le reconnaisse. Il y avait cette même relation étrange sur le plateau, où l’acteur n’avait jamais l’impression d’être là … La voix a été très compliquée à gérer, étant donné que Mathieu Kassovitz avoue lui-même ne pas avoir ce talent. C’est ainsi que « Un illustre inconnu » a été complètement doublé en post-production, il ne s’agit pas de la voix de Mathieu Kassovitz lorsqu’il est déguisé en d’autres personnages. Le réalisateur nous raconte aussi que les moments où le personnage essaye certaines imitations, ainsi que le maquillage, ne sont pas parfaits de manière intentionnelle. Cela renforce le côté non-parfait de l’imitateur, et le rend encore plus humain.
En parlant du maquillage, Matthieu Delaporte nous avoue avoir basé tout le casting autour de Mathieu Kassovitz afin de rendre plus facile les usurpations.
Mathieu Kassovitz reprend la parole et nous annonce ne jamais pouvoir retrouver un rôle de cette envergure. D’ailleurs, il avoue aussitôt ne plus vouloir un tel rôle. Ce fût une réelle expérience, et un rôle idéal pour tout comédien.
Mathieu Kassovitz excelle dans le rôle de ce personnage caméléon
Alexandre De La Patellière insiste sur le fait que d’appeler le personnage principal Sébastien Nicolas renforce la non-identité de celui-ci. Il se retrouve sans véritable nom de famille mais avec deux prénoms. Mathieu Kassovitz rigole sur le fait que ce nom et prénom étaient nuls pour son égo de comédien, étant donné que Sébastien Nicolas ne faisait pas rêver comme identité !
Avant de conclure, Mathieu Delaporte nous parle quelques minutes de sa direction artistique avec Diego Le Martret, qui interprète le fils de Marie-Josée Croze. Si il considère que tous les acteur sont des enfants, Diego Le Martret était plus sérieux que tous les adultes réunis sur le plateau. Il continue en félicitant le fait que le jeune acteur arrive parfaitement à gommer sur le sur-jeu, pourtant bien souvent trop présent chez des acteurs de son âge. De même, qu’il a réussi à ramener le personnage à lui, proposant une vision complètement différente que celle du scénario. Mathieu Kassovitz continu à blaguer en nous disant que ses blagues ne marchaient jamais avec Diego Le Martret.
La rencontre se termina sur la campagne promotionnelle où l’équipe a usurpé plusieurs comptes Facebook provoquant certaines réactions houleuses … Ils justifièrent leurs intentions en dénonçant ces comptes comme des doubles numériques, des « moi idéales », qu’ils ont cherché à bousculer un peu à travers ce vol d’identité.
Une fois la rencontre finie, Matthieu Delaporte, Alexandre De La Patellière et Mathieu Kassovitz sont restés à la disposition du public présent. J’ai ainsi pu faire dédicacer mes DVD de « Le prénom » et de « La haine ».
Rencontre avec Matthieu Delaporte, Alexandre De La Patellière et Mathieu Kassovitz, après la projection de « Un illustre inconnu », au Gaumont Opéra à Paris, le 28 octobre 2014.