Cloé Beauchamp a 37 ans et la vie qui lui sourit. Un petit ami aimant, une carrière prometteuse, des amis… Mais une nuit, alors qu’elle rejoint sa voiture après une fête, elle est suivie par un individu qui l’agresse. C’est le début d’une chute vertigineuse car la peur ressentie ce soir-là ne va plus la lâcher. Se sentant épiée, observée, manipulée, elle va tenter de se battre et de trouver des alliés mais aucun élément concret n’étaye ses doutes. Imagination ou réalité ?
Voilà un policier comme je les aime ! Alors que le roman précédent m’endormait littéralement, celui-ci m’a tenue éveillée plus que de raison.
Car, en choisissant ce démarrage somme toute banal, Karine Giebel nous ferre sans possibilité de sortie. Chacun d’entre nous a déjà ressenti cette impression irrationnelle d’être suivi ou observé, ce qui nous permet de nous identifier à Cloé.
Karine Giebel a soigné ses personnages, leur donnant à chacun une personnalité originale, à la psychologie étudiée et cohérente. Ainsi, Cloé provoque des sentiments contradictoires, entre pitié face à la situation qu’elle vit et agacement face à son comportement hautain et arrogance. J’ai également été touchée par le Commandant Alexandre Gomez, le seul à véritablement aider Cloé, qui se fait passer pour un dur que rien n’affecte mais qui s’effondre complètement à la mort de son épouse.
Un roman psychologique sur la manipulation, la folie et la peur face à une situation qui est de l’ordre de l’émotionnel. Avec beaucoup de talent, Karine Giebel nous entraine dans le monde effrayant de Cloé avec cette lecture qui reste en mémoire longtemps après que l’on ait refermé le livre.
L’amateur de romans policiers n’est pas en reste puisque les morts se multiplient ainsi que les bouleversements et événements inattendus. Et moi qui croyais avoir identifié l’Ombre, je constate en fermant ce livre que je me suis laissée berner, le bourreau n’étant pas du tout celui auquel je pensais. Un très bon roman je vous disais ;-)
Juste une ombre – Karine Giebel – Editions Fleuve Noir – 2012