[anthologie permanente] Eric Houser

Eric Houser publie Mouvement perpétuel aux éditions Nous, dans la collection " disparate ".
Il donnera une lecture autour de ce livre le 27 novembre à Paris
j'ai découvert rue d'Avron une section de la rue d'Avron
entre la rue de Buzenval et celle des Pyrénées
quelque chose immédiatement
de cette rue
je suis entré dans un magasin une épicerie
c'est une Chinoise qui l'occupe
elle a un style
j'aime cet endroit le rangement des choses
dans de petits casiers
et au moment de payer
la surface rouge écaillée sur laquelle
on pose les choses
c'est une surface immobile
ici la caissière n'est pas une caissière
bien qu'il y ait une caisse
ici les gestes ne sont pas segmentés
on peut s'entendre dire quelques mots
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angoisse plaisir de se sentir au bord de la défaillance
vide intérieur organique aspire à un remplissage
comblement du passif opération à ma portée
une poignée d'amandes suffit
rétablir la fuite dans les idées
./
21 août 2012 série regarder la photographie de G et moi assis l'un à côté de l'autre sur le canapé bleu du hall
elle est belle mais figée
j'ai les cheveux longs une barbe naissante et parais plus petit ma main et mon bras gauche sur son épaule
pavane passage grave
un pot de campanules une femme devant le fleuriste
qui ressemble à Bulle Ogier
./
aux pères populaires
cet endroit devrait rester secret
trois fois que j'y stationne en trois jours
l'écriture n'est pas ma gare principale
mais mon établissement
./
écrire sans s'interdire de possibles restaurations
allègement de vernis enlèvement de repeints à moins
que ce ne soit l'inverse
une polémique à propos du retable d'Issenheim
doigts arachnéens du crucifié les mains deux araignées
clouées
ou pieuvres
sur la barre du tau bois brut incurvé
qui vient d'être coupé de la forêt wald
sur fond d'extrême nuit
ambiance super dramatique
je ne vois que ça les deux mains
en haut nues
./
[...]
le test de solitude commence à inscrire une durée
à côté de Gertrude Edith (Stein)
sur le rayon d'une marguerite quelques propos
sur la solitude une conférence du 14 juillet 1930
" ...toute solitude prend fin "
larmes
Eric Houser, Mouvement perpétuel, coll. " disparate ", éditions Nous, 2014, pp. 91 à 95 et 98
Eric Houser dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, ext. 2