Nous retournons aujourd’hui dans l’archipel des îles autour d’Ammiana, à l’emplacement d’Ammaniella, l’ancienne cité engloutie sous la lagune, pour évoquer la suite de l’histoire de cette île, et expliquer ainsi son nom actuel de saline…
Son nom vient du canal qui la longe, le canal de San Felice, et de sa fonction jusqu’en 1914 : la production de sel.
En 1844 la motte de San Felice, abandonnée depuis des siècles, a été choisie, par l’expert français et entrepreneur Charles Astruc, comme siège d’une grande usine pour la production de sel marin situé au plus près de l’Adriatique dans les marais voulue par le Baron S. M. de Rothschild.
Au cours des travaux d’excavation sont apparues les fondations de l’église médiévale dédiés aux Saints Felice et Fortunato qui avait été construite, avant 889, par les moines bénédictins de San Stefano d’Altino. Des relevés précis ont été effectués à cette époque. L’aménagement des salines a été achevé en 1857.
La production de sel dans l’île a cessé en 1913 et quelques familles de paysans se sont installées, qui vivaient dans des maisons détruites par l’entreprise, et qui se sont consacrés à la culture des arbres fruitiers et des activités de pêche.
Sur les inventaires de 1932, on note un grand bâtiment avec une cour, qui servait probablement autrefois pour les salines, et qui n’était plus en usage. deux autres bâtiments subsistaient, qui semblaient être des tours d’angle. Les deux bâtiments qui ont survécu aujourd’hui semblent être les tours angulaires de cette structure.
En 1992 ce fut l’abandon de toute activité sur l’île, qui, depuis, est retournée à une végétation abondante. Il y a encore une petite source de gaz naturel : l’île et sa région sont connus depuis la nuit des temps pour la production de gaz naturel issu de la fermentation des sédiments au fond de la lagune.
En 1999, l’île est devenue une propriété privée, ses bâtiments utilisés pour une activité d’agrotourisme « Le Garzette » avec , avec deux chambres disponibles, pour trouver la fraîcheur, paix et le repos de l’esprit … et les salines désormais exploitées pour la pisciculture.
Pour se rendre sur l’île, remonter le canal de San Felice (8 mètres de profondeur en moyenne), afin d’ancrer dans le canal à l’ouest de l’île. Vous débarquez sur le ponton parce qu’il n’y a pas assez d’eau pour aller plus avant avec le bateau.
Merci aux membres de l’association I Venturieri pour leur aide à propos de la navigation et la mise à disposition de quelques photos.
Sources à la bibliothèque Marciana de Venise :
- Nicolò Federico Erizzo, Cenni storico-statistici intorno alla nuova Salina di S. Felice in Venezia fondata dal cav. Carlo Astruc, Venezia, co’ tipi della Gazzetta uffiziale, 1854;
– Federico Federigo, Delle antiche e delle nuove saline veneziane. Cenni storico-tecnologici, Venezia, Giuseppe Antonelli, 1854;
– Giovanni Tomasoni, Della Salina di S. Felice nelle lagune di Venezia. Indicazioni, Milano, presso la Società degli editori degli Annali universali delle scienze e dell’industria, 1854;
– Estratto dagli Atti della distribuzione dei premj di agricoltura ed industria fatta dall’I. R. Istituto Veneto nell’anno 1854, [Venezia, Naratovich, 1854];
– Plan général de la Concession et situation relative de la Saline dans la Lagune de Venise e Plan de la Saline de Venise, s.n.t.
– Plan général de la Concession et situation relative de la Saline dans la Lagune de Venise e Plan de la Saline de Venise ; Bâtiments de la saline de Venise, s.n.t. (due carte; sul margine alto della seconda, a destra, si legge manoscritto: Offert à l’I. & R. Bibliothèque de St. Marc Par M. C. Astruc, fondateur de la Saline de Venise. Venise 30 Janvier 1854.).
– Plan de la Saline S. Felice fondée par M. Le Baron S. M. de Rothschild et Charles Astruc dans la Lagune de Venise, Venise, Lith. Ripamonti Carpano, [185?].