Les liposomes sont déjà homologués pour une utilisation médicale comme supports d’administration de médicaments et ne sont pas toxiques pour l’homme. Cette étude montre en effet que ces minuscules bulles entourées d’une enveloppe lipidique peuvent aussi être utilisées pour empêcher les toxines bactériennes de s’attaquer aux cellules humaines. Dans le même esprit, une étude récemment publiée dans la revue Science Translational Medicine suggérait leur utilisation en cas de surdose médicamenteuse dans un liquide de dialyse péritonéale pour « capturer » les substances toxiques.
L’équipe de recherche développe ici des liposomes artificiels capables de « concurrencer » efficacement les cellules hôtes, au niveau de la liaison avec les toxines et utilisent ces liposomes comme des cibles leurres qui vont séquestrer des toxines bactériennes produites pendant l’infection. Les chercheurs montrent, in vitro et in vivo, qu’une fois liées aux liposomes, les toxines ne sont plus capables d’attaquer les cellules. Ainsi, des souris modèle de septicémie, vont survivre grâce à l’injection de ces liposomes artificiels, alors que les souris non traitées meurent dans les 24 heures.
Enfin, à base de lipides d’origine naturelle, ces liposomes peuvent être utilisés en thérapeutique, seuls ou en association avec des antibiotiques pour réduire les lésions tissulaires induites par les toxines ou pour combattre l’infection bactérienne : « Ce traitement peut être utilisé pour les bactéries résistantes aux antibiotiques ainsi que pour le traitement des bactéries sensibles aux antibiotiques pour empêcher la libération de toxines qui conduit à une détérioration de l’état clinique du patient « , précise le Dr Daniel Neill, co-auteur de l’étude.
Source: Nature Biotechnology 02 November 2014 doi:10.1038/nbt.3037Engineered liposomes sequester bacterial exotoxins and protect from severe invasive infections in mice
ANTIBIORÉSISTANCE: Combattre les bactéries avec d’autres bactéries –
Plus d’études sur l’Antibiorésistance