Chronique « ré-édition La mauvaise tête » (collection Niffle 50 x 60)
Scénario et dessin de Franquin
Public conseillé : Tout public
Style : Aventure
Paru chez Dupuis, le 5 novembre 2014
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L’histoire
Spirou vient rendre visite à Fantasio, mais il trouve son ami particulièrement énnervé. Fantasio a retourné tout son appartement pour retrouver, sans succès, ses photos d’identité.
Pour se détendre, Spirou propose une partie de Jokari sur le terrain de la maison abandonnée d’à coté. Après quelques balles et quelques coups involontaires, les deux amis se quittent sur un ton un peu sec.
Tandis que Spirou se ballade en ville, il tombe sur Fantasio, accompagné d’un inconnu. Mais le duo l’évite…
Ce que j’en pense
Après “La voiture immergée”, “La villa du Long-Cri” et “La guerre des 7 fontaines”, c’est au tour de “La mauvaise tête” de Franquin de faire son entrée dans la collection 50/60.
Restaurée, présentée à son avantage (beau papier mat, encre très noire, format carré en double strip), cette ré-édition a tout pour me plaire.
Grand amateur de Franquin, j’ai replongé avec délice dans cette aventure, publié initialement en 1954.
Sur le principe du “faux coupable” (cher à Alfred Hitchcock), Franquin développe un récit rapide et mouvementé, plein de péripéties et de rebondissements.
Si l’intrigue est assez simple (le lecteur a toujours un coup d’avance), c’est vraiment les qualités de Franquin (dessin et scénario) qui font merveille. De ce point de vue, les explications (en bas de page) de Hugues Dayez sont lumineuses. Tantôt techniques, tantôt historiques, elles mettent en valeur des détails souvent à propos.
Ainsi, on comprend que “La mauvaise tête” est un album charnière des “Spirou” de Franquin. Il commence à faire évoluer les personnages dont il a hérité, en leur donnant une vie et des caractéristiques propres. Même s’il conserve certains héritages (Spip par exemple), on sent venir le ton plus personnel de Franquin.
C’est surtout les qualités de dessinateur que “La mauvaise tête” permettent de mettre en valeur. Dans l’épuration ou au contraire le foisonnement des décors (le sud de la france), Franquin travaille l’expression de ses personnages et le rythme des cases.
Attentif au mouvement, il nous offre des courses-poursuites dynamiques et graphiques (ma-gni-fi-que, la course en vélo dans les montagne !).
Pour résumer
Que vous soyez ignorant en BDs classiques, ou grand amateur de Franquin, cet album est une petite perle qu’on peut découvrir ou re-découvrir à tout âge. La qualité de sa réalisation et les informations complémentaires (Merci Mr Dayez) en font un cadeau de Noël idéal, tout trouvé !