S’il y a une constante dans l’œuvre de cet auteur, on pourrait la résumer par cette phrase d’André Gide « Familles, je vous hais ». Une jeune fille séquestrée par ses propres parents, deux sœurs qui ne se comprennent pas, une femme guérie d’amnésie hésitant à rester à l’asile ou retrouver sa famille etc. on pourrait multiplier les exemples.
Cette jeune plume possède des atouts, une belle imagination, un ton, mais surtout un sens de la construction narrative assez original pour obliger le lecteur à rester attentif, les ellipses ou les non-dits déroutent, créent des situations parfois mystérieuses qui ne peuvent que plaire. Quand le texte est réussi.
Le problème, Blandine, et croyez que j’en suis le premier désolé, des atouts pour ainsi dire « innés » ne suffisent pas pour entrer en littérature. Il faut les travailler. Or, à lire vos deux recueils, le manque de travail sur vos textes est flagrant. Cela me déçoit d’autant plus que je plaçais de grands espoirs en vous après vous avoir lue il y a quatre ans. Pour ne prendre que quelques exemples simples et que certains pourraient trouver secondaires, Quatre murs et un toit est rendu quasi illisible tant il est émaillé de fautes d’orthographes ou de frappe, sans parler de l’agaçant parti pris d’utiliser « l’underscore » (_) à la place du tiret (-) lors des dialogues. Détails me direz-vous, peut-être, mais s’il en est ainsi sur les détails, faciles à corriger, que penser du reste ? Dans Viens, on va jouer dehors, le texte nommé Rentrée littéraire qui ne remplit pas une page, ce n’est qu’une idée jetée sur le papier et non développée, d’autres comme Les Singes savants, manquent d’une chute digne de ce nom. Globalement, on a l’impression de textes écrits d’un seul jet, sans réel boulot d’écrivain (écrire, relire, tailler et retailler, jeter à la poubelle, etc.…).