Portail de la Fondation Vincent Van Gogh (partie gauche), par Bertrand Lavier
Avec son soleil et ses couleurs, Arles a su séduire le Hollandais Van Gogh.
Si ce génie n’a passé qu’un an dans la ville, il y a peint presque un tableau par jour ! Aujourd’hui ce passage quelque peu anonyme en son temps donne à la ville romaine comme un monument de plus, un monument fantôme que la Fondation Vincent Van Gogh vient un peu matérialiser.
Arles a su séduire avec ses oiseaux de Camargue le Suisse Luc Hoffmann, fils du père du LSD, enrichi par de petites pilules comme le Tamiflu ou le Lexomil et dont la fille Maja Hoffman, Arlésienne de cœur et richissime héritière œuvre beaucoup pour le développement de l’art contemporain. La fondation Luma qu’elle a créée va financer un imposant bâtiment de verre et d’acier dédié à l’image, né sous les crayons de Frank Gehry, l’architecte du Guggenheim de Bilbao, pas moins.
Finalement, Arles doit beaucoup — tant pis pour les nostalgiques d’une France qui n’a existé que dans leurs rêves — aux Romains, aux Hollandais et aux Suisses, sans oublier Frédéric Mistral qui finança le Musée Arlaten avec le montant du Prix Nobel de Littérature qu’il obtint en 1904 pour son œuvre en… provençal… pas en français…
Samedi était une journée ensoleillée, avant l’alerte orange, alors vite, une escapade arlésienne, à vingt minutes de Nîmes…
Les rues qui mènent à la Fondation Vincent Van Gogh ont de l’humour et des couleurs. Plus loin le Rhône galope vers la mer, monté par une énorme barge et je saisis au vol un photographe — un vrai — caché sous une toile noire comme celui qui un jour, il y a très longtemps, est venu immortaliser ma classe, à l’école primaire.
La Fondation abrite en ce moment deux expositions : « Night of Colours », de Yan Pei-Ming, exposition conçue spécialement pour la Fondation, dans laquelle la couleur se développe à partir de l’obscurité de la nuit, d’où le titre, à travers des motifs où se concentrent l’actualité et l’universalité, comme l'explique le dépliant donné à l'entrée.
Il y a aussi, et c’est important, dans un tel lieu, un véritable tableau de Van Gogh, Autoportrait à la pipe et au chapeau de paille. Il est bien seul mais les autres œuvres lui font écho.
L’autre exposition a pour titre « L’affaire tournesols », dans laquelle Bertrand Lavier (qui a aussi réalisé le portail d’entrée de la Fondation d’après la signature de Van Gogh) joue avec la fameuse « touche » et les couleurs Van Gogh, déconstruit, reconstruit en détournant toutes sortes de supports comme des panneaux routiers, des tableaux d’ameublement, un piano, des miroirs peints, une portière de Ferrari, etc.
Ces deux expositions, bien commentées par les médiateurs sont un vrai plaisir pour les yeux et j’avais l’impression, en sortant, que les chaises empilées pour un concert faisaient aussi partie des œuvres du musée… et dehors, en regagnant l’auto, tout devenait « artistique », des courges, potimarrons et potirons sur une table verte, une mystérieuse ouverture de cave dans la rue, une moto qui m’a permis de faire, en clin d’œil à Van Gogh, mon autoportrait et la rue, simplement, avec ses couleurs arlésiennes.
Vrai photographe
Trois Prie-Dieu, hommage à la chaise de Van Gogh, Yan Pei-Ming
Yan Pei-Ming
Yan Pei-Ming
Yan Pei-Ming
Yan Pei-Ming
Yan Pei-Ming dans une salle à la boiserie conservée
Vincent Van Gogh, Autoportrait à la pipe et au chapeau de paille
Escalier de la Fondation
De la terrasse
De la terrasse
De la terrasse, installation de Raphael Hefti
Bertrand Lavier
Bertrand Lavier
Bertrand Lavier
Bertrand Lavier
Bertrand Lavier
Bertrand Lavier
Empilement de chaises
Empilement de chaises
Autoportrait à la moto
Portail de la Fondation, partie droite