C’est une jolie ville de bord de mer à une vingtaine de kilomètres au nord de San Diego: La Jolla, « le joyau » en espagnol, porte bien son nom. C’était là que l'artiste Niki de Saint Phalle avait choisi de vivre à partir de 1994, et là où elle est décédée, en 2002. Une grande exposition est consacrée à son oeuvre jusqu'au 2 février 2015 au Grand Palais, à Paris; moi, je me souviens de ma balade dans sa ville californienne chérie.
Une super " Nana " dans le jardin du Musée d'art contemporain de La Jolla. ©V.C.
Ses restaurants et boutiques respirent l'élégance; son front de mer aux plages de sable fin alternant avec une côte rocheuse où viennent s’écraser les vagues turquoises du Pacifique font de La Jolla un cadre parfaitement romantique et idyllique, à la californienne. D’ailleurs, les couples adorent venir se marier dans la région. Je me souviens que le jour où je suis passée par-là, l’un d’entre eux s'est dit « oui » sur une falaise, sous les applaudissements des passants, avec l’océan écumant en fond de décor. Il y a pire comme photo de mariage, même si on peut trouver ça kitsch à souhait.
Dans la série des lieux romantiques, le Marine Room tient une place de choix. Ce restaurant fait partie de l’immense Beach & Tennis Club situé sur l’une des plus belles côtes du sud californien, La Jolla Shores. Le chef exécutif, Bernard Guillas, est Breton (il a commencé sa carrière en 1978, au restaurant Le Bretagne, à Questembert) et c’est une star en Californie. Le soir, la plage (privée) est éclairée et par la baie vitrée, on assiste au ballet des mouettes dans le ressac. On est quasiment les pieds dans l’eau… D’ailleurs, l’établissement, qui existe depuis 1941, a dû fermer ses portes à plusieurs reprises, endommagé par des ouragans. Pas de quoi faire trembler les cuisines puisque le Marine Room est depuis longtemps l’un des meilleurs restaurants aux Etats-Unis.
Nature, culture...
La Jolla offre plusieurs facettes. C'est d'abord une ville qui aime les arts et l'art de vivre, comme en témoignent les galeries, boutiques d’antiquités et de décoration qui se succèdent dans le centre, alternant avec des magasins de créateurs de mode. Pas mal d’artistes vivent, ont vécu et/ou sont morts dans la région: Gregory Peck, Raymond Chandler, JJ Cale... et la plasticienne franco-américaine Nicki de Saint Phalle. Elle y demeurait depuis 1994 et y est décédée en mai 2002.
Du coup, on retrouve ses plantureuses « Nanas » et autres sculptures fantasmagoriques un peu partout. L’une est installée dans le jardin de sculptures du Musée d’art contemporain de La Jolla/SanDiego qui donne sur l’océan (Ganesh, 1998). Plusieurs oeuvres sont aussi visibles à San Diego, notamment au très chouette Balboa Park qui regroupe quinze musées, des jardins et le zoo, où l’on peut voir le Nikigator (2001) et le Poet and Muse à l’extérieur du Mingei International Museum, ou encore le sublime visage à deux têtes Coming Together (2001) devant le Convention Center.
... Et sciences
La Jolla, c’est aussi un haut lieu de recherche scientifique avec de nombreux laboratoires en biotechnologie qui se sont implantés autour de l’Institut Océanographique Scripps et du Birch Aquarium où viennent des étudiants et chercheurs du monde entier. L’aquarium-musée est bien sûr ouvert au public et présente les habitats marins et leurs hôtes depuis les eaux froides du nord Pacifique jusqu’aux tropiques. Parmi les quelque 300 espèces différentes de poissons, on y croise la plus grosse sardine du monde, celle du Pacifique, qui ressemble à un petit requin.
On peut aussi visiter le Salk Institute, dédié à la recherche bio-médicale (il fut créé dans les années 60 par Jonas Salk qui a développé le 1er vaccin contre la polio) est aussi un site architectural singulier et remarquable, imaginé par Louis Kahn. Tout près de là se trouve aussi un très joli parc escarpé où les habitants de La Jolla et San Diego viennent courir ou se ressourcer: le Torrey Pines State Reserve. Le long des petits chemins serpentant à travers le parc qui domine le Pacifique, on peut voir l’un des pins les plus rares de la planète (le Torrey Pine en question), une espèce endémique qui ne pousse qu’ici et sur l’île de Santa Rosa qui fait partie des Channel Islands, au large de Santa Barbara. Découvert en 1850, ce pin aurait pratiquement disparu à cause de changements climatiques il y a plusieurs milliers d’années. La Jolla est un joyau, je vous dis...
Avant de partir, Californie oblige, ne manquez pas le coucher de soleil sur l’un des belvédères qui surplombent l’océan. C'est comme sur les cartes postales... mais en mieux!
Guide pratique
-Les plus belles plages: La Jolla Cove: 1100, Coast Bld. On y trouve plusieurs grottes creusées par le Pacifique. La Jolla Shores: 8200, Camino del Oro.
-Restaurant The Marine Room: 2000, Spindrift Drive.
-Aquarium-Musée Birch: 2300, Expedition Way.
-Salk Institute: 10010 North Torrey Pine Road.
-Torrey Pines State Reserve: North Torrey Pines Rd, au nord de Genesee Av.
-Musée d’art contemporain: 700, Prospect St. Tél. (858) 454 3541. 4$ US par adulte, gratuit jusqu’à 12 ans.