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John McCain a conduit une primaire républicaine 2000 clivante avec Bush. Mais ensuite, il n'a pas assumé de dissidence. C'est ce comportement qui conduit aujourd'hui les démocrates à pratiquer le deux en un : voter McCain en 2008 ce serait voter Bush + McCain.
Dans moins de 8 mois, le second et dernier mandat de GW Bush prendra fin. Il bat des records d'impopularité. Certes la guerre en Irak y contribue mais pas seulement.
C'est un échec cuisant qui s'ajoute à une incapacité à conduire des améliorations significatives sur des sujets de politique intérieure à l'exemple de l'impuissance de l'administration Bush face à la catastrophe Katrina.
Le Congrès devient difficilement gérable. Il est en proie à des clivages multiples. Chaque projet présidentiel fait l'objet d'une guerre à l'amendement. Tout est bon pour se démarquer d'un projet présidentiel. Cette guerre à l'amendement trouve une nouvelle mode : l'amendement bipartisan qui est signé par des parlementaires des deux camps.
Cette division du Congrès reflète une division profonde du pays qui est éclaté sur la quasi-totalité des enjeux importants.
GW Bush termine son mandat en donnant le sentiment d'avoir acté un divorce désormais irrémédiable avec l'opinion.
Ce sentiment ne fait qu'accroître le fossé entre l'opinion et le Président.
Dés lors, les candidats à la présidentielle accentuent leurs distances et donnent naissance à une spirale infernale pour partie auto-entretenue. Puisque l'opinion constatant l'isolement du Président abandonné par tout candidat significatif s'en détache un peu plus à son tour et ainsi de suite...
L'organisation fédérale du parti républicain semble avoir renoncé officiellement à toute restauration de l'image de marque de GW Bush dont le sort est de plus en plus comparé à celui de Nixon.
L'Irak a créé un climat interne insupportable dans la durée. Le Président est apparu coupé du pays. Ce sentiment s'est amplifié par le traitement de certaines affaires qui ont coupé le Président de l'image de morale que son engagement personnel religieux avait créé.
Ce cocktail est explosif.
Le Président est désormais une machine infernale à perdre des voix. Les politiques ambitieux dressent un véritable cordon sanitaire autour de la Maison Blanche. McCain ne pourra y échapper.