Il est de ces journées d’automne où le temps semble s’arrêter, comme suspendu à un rayon de soleil se frayant un chemin au travers des feuilles qui se parent d’or. Ces jours-là il est bon d’arrêter la voiture également et de voler quelques instants à la vie qui court, aux horaires, aux rendez-vous, aux paniers de linge qui attendent, même si on a oublié nos bottes, qu’importe un peu de boue le bruit des feuilles mortes est si joli, comment la mort peut-elle être si pleine de vie?
Il sera bon les matins de brouillard et les soirs de gris de se souvenir de ces notes qui emplirent la forêt quand elle sortit sa flûte et se percha sur une souche, tandis que la petite dansait à côté d’elle; de sa course par dessus les flaques, elle semblait voler ma chenille se transformant ces jours en papillon.
Il est de ces jours où un simple rayon de soleil suffit à réchauffer corps et âmes et où la sérénité des arbres centenaires envahit nos esprits, signant la trêve, pour quelques jours, pour quelques heures.
Reprendre ensuite le cours de nos vies nous sembla moins lourd, riches de tout cet or dans nos yeux, trente minutes seulement, trente minutes c’est aussi tellement.
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