Le Dr Stephanie Crowley, professeur à l’Université Rush de Chicago et auteur principal de l’étude rappelle que les dernières recommandations sur le sommeil de l’Enfant, publiées en août 2014 par l’AAP, basées sur les données de la littérature, confirment un besoin d’environ 9 heures de sommeil tout au long de l’adolescence, sous peine d’effets négatifs dont de mauvais résultats scolaires, des troubles de l’humeur, la dépression, l’obésité, ainsi que des accidents liés à la somnolence au volant chez des adolescents plus âgés.
· Ainsi, en semaine,
- à « l’époque » du collège,
§à 9 ans, un enfant s’endort vers 21h30 en semaine et se réveille à 6H40,
§à 11 ans, le même enfant se couche vers 10 heures et se réveille toujours à la même heure.
Le résultat pour l’enfant est une perte d’environ une demi-heure de sommeil chaque nuit. Et ces changements interviennent dès le collège.
- A l’époque du lycée,
§A 15 ans, un jeune se couche vers 22h35 en semaine et se réveille à 6h20,
§à 17 ans, il va se coucher à 23h05 en moyenne et se réveille à 6h35.
Le temps de sommeil en semaine continue à diminuer avec l’âge entre 15 et 17 ans.
· Et le week-end?
Les participants ont tendance « à rattraper » leur manque de sommeil, même si l’endormissement est toujours plus tardif avec l’âge.
Le cycle veille/sommeil se décale avec l’âge : Globalement, chez l’enfant et l’adolescent, le cycle veille / sommeil se décale et devient plus tardif avec l’âge, si ce n’est que pendant la semaine, se réveiller plus tard n’est pas possible. Ainsi, paradoxalement, les participants âgés de 18 ans dorment considérablement plus en semaine que les participants plus jeunes, en raison du rythme plus souple des études secondaires.
La nuit biologique retardée jusqu’à 2 heures : L’étude illustre également de grandes différences individuelles dans ces trajectoires. Pour certains enfants, la réduction du temps de sommeil s’avère particulièrement dure et durable, avec des conséquences sévères sur la santé et les résultats scolaires. Autre différence constatée dans l’analyse, le temps durant lequel les participants parviennent à résister au principal signal biologique du sommeil, le pic de l’hormone mélatonine, mesuré dans la salive. Plus cet intervalle entre ce pic et l’heure réelle du coucher est important, plus la somnolence et le manque de vitalité peuvent être prononcés le matin au réveil.
L’étude montre que les adolescents plus âgés vont prolonger cet intervalle jusqu’à 2 heures en moyenne, qu’ils auront alors plus de facilité à s’endormir mais subiront les effets de cet endormissement tardif le lendemain matin.
Source: PLoS ONE November 07, 2014 DOI: 10.1371/journal.pone.0112199 A Longitudinal Assessment of Sleep Timing, Circadian Phase, and Phase Angle of Entrainment across Human Adolescence (Visuel@ Mike Cohea/Brown University)