- Avec seulement 3 laboratoires, quelques équipements d’audit énergétique, une bibliothèque et 87 agents, comment le CTMCCV parvient-il à faire face à la demande ?
Donc, même si beaucoup reste encore à faire, nous pouvons dire que nous disposons des moyens convenables pour mener à bien notre principale mission qui est d’assister les professionnels pour les faire adhérer aux programmes nationaux.
De plus, dans le cadre du programme de reconnaissance entre Tunisie et UE, notre centre va être reconnu pour tous les tests, après que nous avons réalisé une étude stratégique de repositionnement du centre par rapport au secteur pour améliorer notre intervention et cela nous permet de cerner les compétences et optimiser les moyens humains nécessaires à orienter les industriels, tout en essayant d’innover.
- L’une de vos responsabilités est le perfectionnement des compétences, mais il s’agit de beaucoup de domaines : béton, carrières et marbre, céramique, verre, produits rouges, métrologie, maîtrise de l’énergie. Comment vous en tirez-vous ?
Nous avons également des activités au niveau de la maîtrise d’énergie alors que 61% de la consommation du secteur industriel sont dédiés au secteur du bâtiment. Sur un autre registre, le centre et l’office des mines ont, ensemble, recensé les matières premières dans toutes les régions, et elles sont abondantes, surtout dans les régions d’où la révolution est partie. Il est tout à fait possible de les utiliser pour fabriquer des produits locaux, créer de l’emploi et dynamiser le développement régional.
- Le CTMCCV gère aussi un programme pour le développement régional. Dans quelle mesure ?
De plus, comme le plâtre demande beaucoup de main-d’œuvre, nous avons mis en route un programme avec les industriels pour former les diplômés de l’enseignement supérieur et encourager les techniciens à créer des micro-entreprises de projection de plâtre. Nous avons déjà aidé à créer 40 de ces micro-entreprises dont certaines se sont installées en Tunisie et d’autres sont allées en Libye.
Très générateur d’emplois, pas beaucoup d’investissement au départ (de l’ordre de 30 mille DT que peut fournir la BTS), c’est un secteur qui peut évoluer très rapidement, alors que la demande se développe et que des industriels veulent reproduire l’expérience dans le Sud et le Centre.
- Particulièrement dans le domaine des normes, quels sont les éléments spécifiques que vous parrainez ?
Nous faisons aussi de l’accompagnement technique pour les promoteurs tunisiens et étrangers, nous les orientons et les accompagnons depuis l’idée et jusqu’à la concrétisation du projet.
D’ailleurs, nous avons une nouvelle idée pour utiliser le sable tunisien pour fabriquer des cellules photovoltaïques destinées aux panneaux solaires. Savez-vous que la Tunisie dispose d’une très bonne qualité de sable, très pure, que l’on peut valoriser dans les nouvelles technologies ? Nous accompagnons actuellement un groupe international français à Gafsa pour l’orienter vers le site le plus intéressant dans le domaine du sable pour ces cellules. Ils ont déjà installé un laboratoire et le projet présage que la Tunisie pourrait devenir concurrente des Chinois dans ce domaine.
- Votre credo énonce que le CTMCCV est ‘’riche d’une longue expérience de 30 ans et réunit un pôle d’experts’’. Avez-vous des ambitions d’exportation de cette richesse ?
Il y a aussi le label ‘’shamci’’ pour les pays arabes, et nous avons décidé d’aller au Liban pour assister à la commission technique présidée par la Ligue arabe alors que le centre veut décrocher l’accord final pour mener les essais pour le compte des pays arabes dans ce domaine.
- Pourquoi les industriels préfèrent-ils mener leurs propres essais ?
- Quelles sont vos relations avec les professionnels ?
Du côté de l’artisanat, nous intervenons beaucoup plus au niveau de la céramique par l’accompagnement, la formation, le choix des matériaux...