Un monument de roman d’espionnage, paraît-il, genre qui visiblement n’est pas ma tasse de thé. J’ai réellement été lassée ou perdue par les sombres considérations politiques, les retournements de situations des personnages, leurs intérêts, ce qu’il faut réellement comprendre de leurs actes. Le contexte revêt une importance déterminante et j’ai eu vraiment l’impression qu’en cela, le roman était vraiment daté et qu’il me manquait des clés pour vraiment en saisir les enjeux. De plus, une grande partie du roman est constitué des récits que Leamas fait à ses nouveaux camarades de l’Est : tout ce qu’il sait sur les interventions et les organisations de l’ouest, qui joue quel rôle, qui est impliqué… Et cela fait de très longs passages explicatifs privés d’action que j’ai eu beaucoup de mal à suivre.
En revanche, j’ai trouvé très originale la manière dont les choses étaient construites. On comprend assez vite que la déchéance de Leamas n’est pas si simple, que ses supérieurs ne l’ont pas si brutalement oublié, et qu’il ne peut pas passer à l’ennemi aussi facilement. Et pourtant, le récit de sa lente décrépitude est tout à fait poignant. Le personnage de Liz est justement celui qui amène un peu d’humanité dans ce monde où la fin justifie les moyens: elle le soigne lorsqu’il est malade, elle s’inquiète lorsqu’il disparaît. C’est elle le grain de sable qui va empêcher Leamas de mener sa mission à bien. En bonne midinette, j’ai soigneusement suivi la relation entre l’espion et l’anonyme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment.
La note de Mélu:
Une découverte intéressante mais pas forcément mon genre de prédilection.
Un mot sur l’auteur: John le Carré, pseudonyme de David John Moore Cornwell (né en 1931) est un romancier britannique qui a travaillé pour le MI5 et le MI6.