Le sourire du secrétaire général de l’Elysée annonçant la composition du gouvernement Valls 2 en disait long sur le bon coup que venait de jouer Jean-Pierre Jouyet. Si, comme tout le monde le dit et le pense, Emmanuel Macron est une de ses créatures, il est clair que M. Jouyet, l’ami de trente ans de François Hollande, secrétaire général de l’Elysée, jouit d’une liberté de penser et d’action forte. Voilà sans doute pourquoi il s’est cru autorisé à faire le beau devant les journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, voilà sans doute pourquoi Jean-Pierre Jouyet, l'ancien membre du gouvernement Fillon-Sarkozy, se trouve au centre d’une polémique dont le président de la République se serait bien passé. De fait, il s’agit de l’éternelle histoire de l’arroseur-arrosé. Et du danger d’être enregistré, en le sachant ou pas, avec l’assurance d’être « off the record ». Jamais un homme politique ne peut être certain que ses confidences demeureront secrètes dans la mesure où le contexte évolue et les engagements aussi. L’expérience devrait inciter nombre de politicien(nes) à la prudence car les journalistes ne peuvent faillir à leur mission : celle d’informer le public ! Henri Guaino a cependant raison quand il affirme que nul (sauf les deux protagonistes) ne saura jamais ce qui s’est dit vraiment entre François Fillon et Jean-Pierre Jouyet. Jouyet, pris en flagrant délit de mensonge et craignant la publication de l’enregistrement de sa conversation avec les journalistes, a modifié sa version des faits au cours du week-end ce qui est très inquiétant pour l’Elysée. Une question se pose : comment le président choisit-il les personnes influentes de son entourage, de quelles garanties s’entoure-t-il lorsqu’il les recrute ? Visiblement, le président manque de prudence ou, pire, de flair. Fillon a-t-il réellement demandé une intervention de l'Elysée auprès des juges pour saboter le retour de Sarkozy ? Personnellement, je pense que oui. Mais Jouyet peut mentir. Quant à Fillon, il a décidé de passer à l’attaque, de nier ce qu’on lui reproche et de poursuivre en diffamation les journalistes et le journal dont la bonne foi ne sera sans doute pas difficile à prouver. Surtout si l’enregistrement est produit à l’audience, ce qui ne fait aucun doute. Le bénéficiaire (très provisoire) de cet imbroglio est Sarkozy. Une fois de plus, il va pouvoir essayer de se faire passer pour une victime, à la fois de Fillon, son ancien collaborateur dont la réputation de traître colle à la peau, et du fameux cabinet noir de l’Elysée (qui n’existe pas) à l’image de la cellule animée par Patrick Ouart du temps de la présidence Sarkozy. Car cette cellule destinée à influencer les magistrats existait bel et bien tout comme les réseaux dormants actuels (dans la police et la magistrature) qui informent l’ancien président de l’évolution des dossiers nombreux dans lesquels il trempe. Le cas de Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de Cassation, bavasseur de premier ordre auprès de Sarkozy-Herzog, illustre les méthodes et les obsessions de celui qui aspire pourtant à redevenir président. (1) Citation de Voltaire.
Le sourire du secrétaire général de l’Elysée annonçant la composition du gouvernement Valls 2 en disait long sur le bon coup que venait de jouer Jean-Pierre Jouyet. Si, comme tout le monde le dit et le pense, Emmanuel Macron est une de ses créatures, il est clair que M. Jouyet, l’ami de trente ans de François Hollande, secrétaire général de l’Elysée, jouit d’une liberté de penser et d’action forte. Voilà sans doute pourquoi il s’est cru autorisé à faire le beau devant les journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, voilà sans doute pourquoi Jean-Pierre Jouyet, l'ancien membre du gouvernement Fillon-Sarkozy, se trouve au centre d’une polémique dont le président de la République se serait bien passé. De fait, il s’agit de l’éternelle histoire de l’arroseur-arrosé. Et du danger d’être enregistré, en le sachant ou pas, avec l’assurance d’être « off the record ». Jamais un homme politique ne peut être certain que ses confidences demeureront secrètes dans la mesure où le contexte évolue et les engagements aussi. L’expérience devrait inciter nombre de politicien(nes) à la prudence car les journalistes ne peuvent faillir à leur mission : celle d’informer le public ! Henri Guaino a cependant raison quand il affirme que nul (sauf les deux protagonistes) ne saura jamais ce qui s’est dit vraiment entre François Fillon et Jean-Pierre Jouyet. Jouyet, pris en flagrant délit de mensonge et craignant la publication de l’enregistrement de sa conversation avec les journalistes, a modifié sa version des faits au cours du week-end ce qui est très inquiétant pour l’Elysée. Une question se pose : comment le président choisit-il les personnes influentes de son entourage, de quelles garanties s’entoure-t-il lorsqu’il les recrute ? Visiblement, le président manque de prudence ou, pire, de flair. Fillon a-t-il réellement demandé une intervention de l'Elysée auprès des juges pour saboter le retour de Sarkozy ? Personnellement, je pense que oui. Mais Jouyet peut mentir. Quant à Fillon, il a décidé de passer à l’attaque, de nier ce qu’on lui reproche et de poursuivre en diffamation les journalistes et le journal dont la bonne foi ne sera sans doute pas difficile à prouver. Surtout si l’enregistrement est produit à l’audience, ce qui ne fait aucun doute. Le bénéficiaire (très provisoire) de cet imbroglio est Sarkozy. Une fois de plus, il va pouvoir essayer de se faire passer pour une victime, à la fois de Fillon, son ancien collaborateur dont la réputation de traître colle à la peau, et du fameux cabinet noir de l’Elysée (qui n’existe pas) à l’image de la cellule animée par Patrick Ouart du temps de la présidence Sarkozy. Car cette cellule destinée à influencer les magistrats existait bel et bien tout comme les réseaux dormants actuels (dans la police et la magistrature) qui informent l’ancien président de l’évolution des dossiers nombreux dans lesquels il trempe. Le cas de Gilbert Azibert, magistrat à la Cour de Cassation, bavasseur de premier ordre auprès de Sarkozy-Herzog, illustre les méthodes et les obsessions de celui qui aspire pourtant à redevenir président. (1) Citation de Voltaire.