{Atelier d'écriture}Un doux parfum de nostalgie

Par Isa1977 @tribulationdisa
On se retrouve comme tous les lundis pour l'atelier d'écriture qui se déroule chez Leiloona . C'est déjà ma quatrième participation et je voulais vous dire merci pour les commentaires très touchants que vous me laissez chaque semaine.Cette photo m'a beaucoup inspirée. A peine, je l'ai vue que les personnages et leur histoire sont nés dans ma tête.Je vous laisse découvrir ce texte, bonne lecture et bonne découverte à tous.

© Romaric Cazaux

Comme tous les dimanches, Henri et Honorine se retrouvent « Chez Jules ». Ce rituel les rend toujours aussi nostalgiques. Ils se sont rencontrés 50 ans plus tôt dans ce lieu magique.Notre couple se rappelle ce moment comme si c’était hier. Honorine venait de fêter ses 20 ans, Henri allait sur ses 22 ans. Jules venait de reprendre la brasserie. Henri aidait son ami Jules une fois par an à l’occasion de la fête du printemps. Ce jour-là, les clients étaient nombreux et notre heureux propriétaire se trouvait  vite débordé. Henri et Jules s’affairaient tous deux derrière le comptoir quand Honorine est entrée avec sa meilleure amie Léa. Nos amoureux se souviennent de cette étincelle quand leurs regards se sont croisés.Honorine et Léa se sont installées. Henri s’est empressé d’aller prendre leur commande. Jamais, il n’avait ressenti un tel entrain. Son cœur battait à tout rompre et il perdait tous ses moyens dès qu’il approchait de la table. Honorine ne valait guère mieux avec son teint rouge écarlate.Les deux amies passèrent leur commande non sans mal, le temps qu’Honorine arrive  à prononcer ce mot si simple qu’est la tartiflette.Une fois de retour au bar, Henri évite de croiser le regard de Jules qui a suivi son petit manège tout en continuant à servir les clients face à lui. Quel supplice de devoir préparer la bouteille de vin commandée par ces dames et de devoir leur apporter.Enfin arrivé à table avec les boissons, il découvre Honorine seule. Mais où est donc passée Léa ? La panique s’installe. Que va-t-il bien pouvoir dire à cette mystérieuse inconnue qui l’attire tant ?Il croise le regard de Jules qui lui fait signe de prendre son temps. C’est une chance, cette année, la fête du printemps est assez calme.Henri s’assoit face à Honorine, essaye d’engager la conversation,  les mots ne sortent pas de sa bouche. Il est troublé et se rend compte qu’elle l’est tout autant. Il finit par arriver à articuler une phrase complète et, très vite, ils ont beaucoup de choses à se raconter. Le temps passe et ils sont seuls au monde. Honorine en oublie qu’elle était accompagnée de Léa en entrant tout comme Henri ne pense plus à Jules et au service dans le bar.Depuis ce jour, ils sont devenus inséparables et, en repensant à cette rencontre, l’émotion coule dans leurs veines.Bien plus tard, Léa leur a confié qu’en voyant leurs regards elle avait très vite compris et s’était éclipsé en douce pour laisser naître cette magnifique relation. Quant à Jules, il est resté derrière son bar pour laisser à nos deux tourtereaux l'intimité dont ils avaient besoin.Ils repensent souvent à Léa et Jules qui, même s’ils ne sont plus de ce monde, leur ont laissé un adorable souvenir.

Aujourd’hui, ils se régalent dans cette brasserie qui a gardé son nom en hommage à Jules. C’est leur fils unique Julien qui se trouve derrière le bar. Il a repris ce lieu pour  permettre à ses parents de de ressasser la nostalgie de leur passé tous les dimanches.