L'originalité du livre réside dans le fait qu'il début au moment où Aurore et Marine sont de retour d'Afghanistan, en direction d'un sas de décompression avant le retour à la vie normale (si tant est qu'elle puisse l'être). Ce sas, c'est 3 jours de vacances offerts par l'Etat, 3 jours à Chypre en hôtel club pour retrouver peu à peu son corps, les autres gens. Mais dès le début on sait que ce sas va virer au cauchemar car la décompression prend toutes ses formes.
Ce livre m'a tendue du début à la fin...j'attendais ce revirement. Le roman est construit entre les scènes du présent puis celles du passé pour nous resituer leur amitié et enfin les scènes de guerre...ce qu'elles ont vu, ce qu'elles ont dit, ce qu'elles n'ont pas dit, ce qu'elles ont ressenti...avec toujours un regard sur l'autre, sur la copine...il faut être fortes, ne pas montrer ses sentiments, comme les hommes et aussi pour ne pas se laisser déborder. Mais en amitié, comme en amour, parfois moins on dit, pire c'est. Les scènes de guerre sont également abordées par les militaires eux-mêmes, à Chypre, dans des séances accompagnées par un psychologue. Forcément, cela remue des émotions, cela éclaire des incompréhensions et ravive aussi des tensions.
C'est un livre fort émotionnellement parlant, un livre sur l'amitié et sur la guerre en Afgha, mais aussi sur les femmes-soldat, partie qui m'a personnellement le plus plu. Désormais on a tous plus ou moins entendu le quotidien des soldats, comment ils pouvaient devenir fous, comment ils pouvaient aussi remettre en question cette guerre. C'est donc un sujet que l'on connait mais j'ai aimé comment Delphine Coulin jouait avec la violence de la guerre, la violence des sentiments et la douceur de l'amitié. J'ai trouvé un peu long l'arrivée du revirement de situation puisque c'est ce qu'on nous annonce depuis le début. Pas un coup de coeur, mais globalement j'ai passé un bon moment en étant tenu en haleine par les mots de l'auteure.
L'avis de Séverine.