Le projet de l’usine Renault d’Oued Tlelat (Oran) a coûté, à ce jour, près de 50 millions d’euros et prévoit une augmentation des investissements jusqu’à 800 millions d’euros à moyen terme, a indiqué le président du directoire de la SGP Equipements industriels et agricoles, M. Bachir Dehimi, dans un entretien accordé à l’APS.
«Il est important de signaler que ce projet, qui a coûté, à ce jour, environ 50 millions d’euros, prévoit une augmentation des investissements pour atteindre les 400 millions d’euros dans la phase correspondant au passage de la production de 25.000 à 75.000 voitures par an, avant d’atteindre quelques 800 millions d’euros dans l’étape de la fabrication d’une moyenne annuelle de 150.000 véhicules», précise M. Dehimi. L’inauguration de l’usine Renault d’Oued Tlelat et la sortie de la première voiture de ses chaînes de montage, prévues pour demain, «marqueront la naissance d’une industrie automobile en Algérie», avance-t-il. Interrogé sur la contribution des PME algériennes au développement de ce projet pour augmenter le taux d’intégration nationale, ce responsable admet que le développement du tissu de la sous-traitance a constitué, depuis le lancement du projet de l’usine Renault en Algérie, «une des préoccupations majeures» de cet investissement. Alors que l’objectif fixé est d’atteindre un taux d’intégration nationale de 42% à l’horizon 2019, dans la fabrication de la voiture Renault, la fabrication de la première voiture de l’usine d’Oued Tlelat, qui comporte quelques pièces en plastique fabriquées localement, a permis de réaliser un taux d’intégration de 17% qui devra passer à 25% en 2015, prévoit le président de la SGP. Selon lui, le programme de la chaîne de fabrication des voitures prévoit d’intégrer, avant la fin de l’année 2014, les sièges qui seront produites en Algérie, permettant ainsi d’augmenter de 7% ce taux d’intégration. Cette phase sera suivie de l’intégration progressive des faisceaux électriques, des câbles et des batteries produits par des PME algériennes. Quant aux perspectives à moyen terme du confortement du taux d’intégration, M. Dehimi considére que pour en atteindre, à l’avenir, un niveau plus important, des actions ont été engagées pour prendre en charge la fabrication de la coque, une des plus importantes pièces de la voiture, mais qui nécessite «un lourd investissement». Selon ses prédictions, il est prévu d’atteindre, d’ici deux ans, cet objectif qui nécessite des équipements spécifiques car, selon lui, c’est un processus «très compliqué» qu’il faudra maîtriser suffisamment car il s’agira de monter des centaines de pièces dans la coque nue de la voiture : «Si une pièce est mal placée ou mal vissée, cela conduira au rappel des voitures mises sur le marché et c’est l’image de la marque qui en pâtira durant des années. C’est pour cela que les fabricants de l’automobile au monde ne cèdent jamais le volet montage à la sous-traitance.» Selon lui, suite à la prospection des sous-traitants qui avait commencé il y a deux ans dès l’annonce du projet, une centaine d’entreprises s’étaient manifestées dont seulement une dizaine, présentant des «capacités remarquables», ont été sélectionnées. Les pièces de rechange fabriquées par les sous-traitants doivent être homologuées et validées par la société mixte Renault Algérie Production (RAP) selon le standard international de la marque Renault, poursuit-il, en ajoutant que les PME sous-traitantes doivent passer par une étape d’apprentissage et de mise à niveau. D’autre part, la société RAP, qui a bénéficié d’une assiette de 150 hectares pour cet investissement, réserve non seulement quelques 20 hectares au profit des PME sous-traitantes mais prend en charge aussi la réalisation des installations et des aménagements de ces espaces pour qu’ils soient loués aux sous-traitants afin qu’ils puissent travailler à proximité d’une manière organisée et en bénéficiant de prix de location attractifs, détaille M. Dehimi.
Concernant la commercialisation de la Symbol Algérie, le même responsable a fait savoir que les clients pourraient passer commande, dès le 11 novembre en cours,
soit le lendemain de l’inauguration officielle de l’usine. «Ces voitures seront vendues à des prix raisonnables, accessibles et avec l’indication du rapport qualité-prix», assure-t-il tout en
avançant que les délais de livraison seront aussi «raisonnables». A rappeler que la société mixte RAP est détenue à hauteur de 51% par la partie algérienne (34% par la Société nationale
des véhicules industriels - SNVI - et de 17% par le Fonds national d’investissement - FNI -), et de 49% par le constructeur français Renault.
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