Gaz de schiste, je t'aime moi non plus

Publié le 09 novembre 2014 par Podcastjournal @Podcast_Journal
Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction! - Lecteurs et contributeurs: inscrivez-vous / connectez-vous sur les liens à droite --> Les États-Unis ont déjà enclenché la seconde à la recherche de cette précieuse ressource fossile, et l'Europe n'est pas en reste puisque des gisements sont déjà convoités en Pologne. Du côté de la France, le débat s'embourbe autour des méthodes d'extraction. Car contrairement aux gaz extrait des poches souterraines, le gaz de schiste n'est pas aisé à libérer de sa roche mère, où il demeurait piégé depuis des milliers d'années. Ce but est le plus souvent atteint par fracturation hydraulique, un procédé controversé. Il s'agit d'injecter d'énormes quantités d'eau mélangée à des additifs (biocides, lubrifiants, etc.) pour expulser le gaz des sédiments rocheux. Les opposants soulèvent des risques de pollution de nappes phréatiques, ainsi que dissémination non contrôlée de gaz dans l'atmosphère, ennuyeuse car certains constituants comme le méthane ont un effet de serre puissant.
Simplement que ce pays ne reconnaît pas le droit de propriété pour les sous-sols, et que l'activité est encadrée par une lourde réglementation. Spécifiquement, les pouvoirs publics réclament un besoin d'expertises majeures sur les sites d'exploitation potentiels, comme elles sont déjà menées sur les environnements miniers. Les organisations écologistes s'appuient sur le retour d'expérience de l'Amérique du Nord, les problèmes environnementaux et les nuisances sanitaires signalés là bas, pour apporter du grain à moudre au débat. Leur crainte vient aussi du droit américain, qui serait selon elles une catastrophe à appliquer en France. Les propriétaires terriens ont parfois beaucoup de ressources sous leurs pieds, et il serait tentant de céder aux avances financières de puissants industriels, en dépit parfois d'une méconnaissance des risques environnementaux.

Néanmoins, la morosité économique de ces dernières années pourrait changer la donne en France. Un certains nombre de voix s'élèvent parmi les politiques pour booster et faire avancer le dossier, en vue de créer de l'emploi dans le secteur. La rigidité de la réglementation devrait ménager un peu d'espace pour un peu plus d'expérimentation, sur des sites pilotes. Avec des investissements et l'encadrement de projets de recherche, les méthodes d'extraction du gaz de schiste pourraient être rendues plus sûres, plus efficientes, et au final gagnantes pour tout le monde.