L'idée de ses fondateurs est finalement très simple. Vous prenez une application mobile, dans laquelle quiconque peut créer son profil, puis publier des « offres » de change, précisant la devise proposée, la devise recherchée, le montant désiré, ainsi que les lieu, jour et heure souhaités. Le système recherche les possibles correspondances et il ne reste plus alors aux personnes sélectionnées qu'à fixer un rendez-vous – grâce à l'outil de messagerie instantanée intégré – pour réaliser la transaction, en mains propres.
Incidemment, cette rencontre « physique » constitue également une opportunité de partager des informations ou des bons plans, fort utiles, par exemple, dans le cas d'un(e) touriste fraîchement arrivé(e) dans un pays étranger. Enfin, dans la plus pure tradition des plates-formes P2P, chacune des deux parties a la possibilité, après finalisation de l'opération, d'attribuer une évaluation et de rédiger un commentaire sur son vis-à-vis. Une mesure de « fiabilité » indispensable, afin d'instaurer la confiance, lorsqu'il est question d'argent…
Progressant en douceur, Weeleo prend aujourd'hui en charge une dizaine de devises et permet de réaliser des transactions dans plus de 20 villes en France et quelques-unes à l'étranger (Bruxelles, Londres, Genève, New York, Rio…). Entre février et septembre de cette année, sans gros efforts de communication, la startup aurait déjà généré de l'ordre d'un demi-million de dollars d'échanges entre ses utilisateurs, au cours de plus de 1 000 rencontres, ayant également occasionné quelques 2 500 bons plans partagés. Des débuts très prometteurs, indiscutablement !
Après l'apparition d'une nouvelle génération de solutions menaçant les spécialistes des transferts internationaux de devises (cf. l'exemple de TransferWise), ce sont maintenant les bureaux de change traditionnels – et leurs frais exorbitants – qui deviennent une cible. Le scénario est désormais classique : une poignée d'entrepreneurs repèrent un secteur qui n'a pas évolué depuis des décennies (voire des siècles), ils lui appliquent les recettes de l'ère numérique et sapent ainsi le modèle historique à sa base.
Il est vrai que, dans sa version actuelle, le service de Weeleo ne génère pas de revenus et ne peut donc constituer une fin en soi. Cependant, comme chez beaucoup de startups, les idées ne manquent pas pour développer de nouveaux services facilitant la vie financière des voyageurs, dont certains seront vraisemblablement susceptibles de définir un modèle économique viable et totalement disruptif pour les acteurs qui ne jurent que par les commissions et autres frais de change…