J’ai malgré tout réussi à le convaincre de nous rendre à Elafonisi, vendue comme l’une des plus belles plages de Crète par notre guide du Petit Futé.
Cette visite, je la voulais de tout coeur au point d’accepter de faire 3h30 de route pour y aller. Etant la seule conductrice autorisée de notre voiture de location, j’allais donc compter 7 heures de route dans les pattes sur une seule journée…C’est dire si je tenais vraiment à m’y rendre ! Elafonisi est en effet située à l’extrême ouest de l’île tandis que nous créchons à Agia Pelagia, soit 190km de routes à parcourir. Je me doutais donc que pour cette distance et ce temps de trajet, nous allions emprunter pas mal de routes de montagne…
La veille au soir après notre copieux dîner au Mouragio, nous nous couchons tôt et programmons le réveil à 6 heures. Le temps de se décoller les paupières, d’enfiler un maillot de bain surmonté d’une tenue décente, et nous voici sur la route qui nous emmène tout droit vers ma destination de rêve : Elafonisi.
Grâce à ce réveil matinal, Musclor a l’occasion d’admirer un magnifique lever de soleil depuis son siège passager.
J’essaye tant bien que mal de me tordre le cou pour l’admirer à mon tour mais rien n’y fait. Musclor redoublera alors d’efforts pour photographier, le bras et la tête dehors tel un cabot aux oreilles flottant au vent tandis que je me concentre sur la route.
Sur les coups de 9 heures, nous faisons une brève halte dans une petite ville côtière sans intérêt pour déguster un petit-déjeuner fait de café, d’oranges pressées et de toasts au jambon. D’ailleurs, j’en profite pour vous informer que vous trouverez régulièrement de petites gargottes en bord d’autoroute qui vous proposent des oranges pressées provenant directement des champs voisins. Nous n’avons pas osé mais j’avoue avoir été souvent tentée.
Aux environs de La Canée, nous quittons soudain l’autoroute pour emprunter des routes plus…sportives. La Yaris ne bronche pas et c’est sans un hoquet qu’elle gravira les routes de montagne jusqu’à atteindre Elafonisi. Une piste mène à un grand parking et malgré notre arrivée à 10h30, il y a déjà pas mal de voitures stationnées. Je cours presque pour découvrir la plage, cachée par la pente…
Et dire que je me suis pris une claque est bien loin de la réalité ! Toutes mes photos sont garanties sans filtre ni retouche !
J’ai l’impression d’être plongée dans un décor de carte postale. Li-tté-ra-lement.
Histoire de vite vite nous mettre à l’eau et de nous immerger vraiment au-dedans de cette carte postale, nous balançons nos affaires sur un transat à l’abri d’un parasol. Un jeune homme sorti d’on-ne-sait-où vient alors nous informer que la location du transat est payante et s’élève à 7€ pour la journée. Moi qui d’habitude refuse de me livrer à ce genre de commerce touristique honteux, j’étais sans doute complètement shootée par la beauté du lieu puisque j’ai cédé. ( et soyons pragmatiques : nous n’avions pas emmené de parasol dans nos bagages et on sentait que le soleil allait être généreux en UV ce jour-là )
La plage d’Elafosini est un véritable petit lagon sorti tout droit d’un rêve : les eaux sont turquoises et le sable blanc prend une teinte rose des plus surprenantes sur la plage. En réalité, il s’agit de sable de corail produit par la grande quantité de petits coquillages rouges et roses moulus par l’action des flux et reflux de la mer.
Musclor est hypnotisé par la couleur du sable et en prendra 274 photos, tandis que je m’aventure dans les eaux chaudes du lagon. Cette température très agréable n’est pas dûe à des centaines de marmots pisseurs mais à l’action du soleil sur ces eaux peu profondes. Elles sont d’ailleurs un super terrain de jeux pour les lardons qui peuvent jouer sans que les parents s’inquiètent qu’ils se prennent une violente vague dans la goule : ici c’est CALME. Il n’y a pas de courant ni de vagues. Simplement le plaisir des yeux et de barboter dans ces eaux cristallines.
J’ai parfois le sentiment d’être dans une immense piscine, le chlore en moins, quand je barbote dans cette flotte parfaite au bleu encore plus parfait.
Quel bonheur de poser simplement ses fesses sur le sable chaud, les jambes léchées par les ondes chaudes et de se délecter de cette vue enchanteresse :
L’endroit pourrait d’ailleurs être encore plus sympa si les quelques buvettes qui entâchent le paysage pouvaient mettre leur musique en sourdine. Fort heureusement, nous avons choisi les transats les plus éloignés de ces fauteurs de trouble, en extrême bout de plage, et nous sommes pei-nards.
Pas de parasol dans notre valise certes, mais j’avais pris soin d’emmener un masque, un tuba et des palmes, arguant qu’en Crète, j’allais forcément m’en servir un jour ou l’autre. Et j’ai bien fait : je suis allée m’aventurer au loin dans les rochers et j’ai admiré de magnifiques poissons multicolores, de petits oursins et j’ai même ramené à Musclor mon petit Bernard ( qui était comme vous vous en doutez le nom affectueux donné à un bernard-l’ermite que j’ai relâché après 30 minutes d’observation au masque, que je partageais avec Musclor qui était comme un gosse ).
De retour sur le rivage, nous entamons une petite sieste à l’abri de nos parasols. Je m’endors comme une bouse. A mon réveil une heure plus tard, j’ai chaud, je crois que j’ai crâmé. Je propose à Musclor de prendre nos appareils photos pour faire le tour de cet immense lagon.
L’étendue de cette plage est à couper le souffle. Même s’il y a du monde, nous n’avons aucun mal à trouver deci-delà quelques mètres carré pour prendre des photos-souvenirs ( je vous en avais déjà montré un échantillon sur Instagram ) :
Une chose importante à signaler : autant j’avais ramené du sable du Sahara en guise de souvenir, autant emmener avec soi du sable rose d’Elafonisi est rigoureusement interdit. Il s’agit d’un site protégé et le sable tellement caractéristique de cette plage fait partie de son patrimoine.
On se sent tellement bien au milieu de ce site magique… On se sent tout petit et on est à mille lieues de tous nos problèmes et tous nos soucis du quotidien… Fascinant de voir qu’il suffit d’un endroit aux accents de paradis pour se laisser complètement aller à toute sorte de rêveries et de fantasmes, et …. oh punaise ! Il est déjà 15 heures et la plage commence à se remplir.
Une dernière photo pour la route et nous quittons à regret cette sublime plage d’Elafonisi qui devient trop bondée à notre goût. Ce qui tombe plutôt bien, puisque nous avons prévu d’aller déjeuner à La Canée et que nos ventres commencent à crier famine.
Au passage, quand je vous disais que Musclor s’était fait pomper 4 litres de sang par les moustiques locaux, je ne vous mentais pas :
( je sens que je vais me faire engueuler par Musclor quand il verra que j’ai publié cette photo… )
De retour dans la voiture, Musclor et moi sommes encore éberlués par la magnificence d’Elafonisi.
Parcourir 7 heures de route dans la journée, ça valait définitivement le coup ! Même Musclor est sous le charme , lui qui n’est pourtant pas friand de « journées plage ». Il ne regrette pas du tout de s’être fait embobiner par moi, youpi !
Tandis que nous partageons nos impressions, nous empruntons la même route montagneuse qu’à l’aller et apercevons des troupeaux de kri-kri sauvages, puis plus loin un bouc en bordure de gouffre :
C’est l’occasion aussi de passer dans un tunnel plutôt flippant à peine assez large pour notre Yaris :
Enfin dans un petit village, je risque un freinage du tonnerre de Dieu en pleine rue, uniquement pour photographier ce petit ânon tout mignon :