Suite au décès, afin que les proches puissent prendre les décisions concernant le devenir du corps, il est important de savoir ce que le défunt aurait voulu. Il faut aussi choisir le lieu où le défunt reposera jusqu’à la mise en bière, le transport du corps étant soumis à une réglementation. La famille doit connaître ses droits mais aussi ses obligations en attendant les obsèques.
Au total, l’activité de greffes d’organes croît chaque année pour passer de 4620 greffes (dont 232 à partir de donneurs vivants) à 5115 (dont 414 à partir de donneurs vivants) (voir tableau ci-dessous).
Un donneur permet de greffer 4 personnes en moyenne. 30 % des prélèvements possibles sont refusés. Dans 40 % des cas c’est parce que le défunt a déclaré son opposition au don d’organes durant sa vie mais pour les 60 % restants, l’opposition vient de la famille et du manque d’information sur la volonté du défunt.
En effet, selon le principe du consentement présumé, toute personne est considérée consentante au don de ses organes en cas de mort encéphalique, si elle n’a pas manifesté son opposition de son vivant (loi de bioéthique de juillet 1994). Si en cas de décès l’équipe médicale ne connaît pas la décision du défunt, elle devra s’efforcer de recueillir le témoignage de sa volonté auprès de sa famille. Ignorant la volonté du défunt, les proches refusent souvent le prélèvement.
Tous les organes vitaux peuvent faire l’objet d’une greffe. Les organes les plus couramment transplantés sont le rein, le foie, le poumon, le cœur, le pancréas et des parties de l’intestin. Des tissus du corps peuvent également être greffés comme la peau, la moelle osseuse, les veines, les tendons ou la cornée.
Il faut cependant bien faire la différence entre le don d’organes et donner son corps à la science.
Le don d’organes
Tout sujet peut être donneur sans aucune limite d’âge, même un mineur peut choisir d’affirmer sa position, mais lors du décès, le prélèvement ne peut avoir lieu qu’avec l’accord des parents. Tout sujet en état de mort encéphalique ou cérébrale (elle ne représente qu’à peu près 0,5% des décès recensés) doit être considéré comme donneur potentiel. Ainsi, le corps médical doit faire les recherches nécessaires pour connaître la position du défunt et son souhait ou non de donner ses organes.
Il est donc très important que les proches aient connaissance des intentions du futur défunt pour qu’ils puissent en témoigner auprès des médecins le plus vite possible. Il est également possible de signaler certains organes dont le sujet s’oppose au prélèvement.
Lorsque le défunt devient donneur, les grandes fonctions de l’organisme sont maintenues par une circulation sanguine, une assistance respiratoire et un maintien du corps à température pour une bonne conservation des organes.
Comment faire connaître sa position vis à vis du don d’organes :
En cas de refus de tout prélèvement : la personne réticente au don d’organes peut s’inscrire sur le registre national des refus, auprès de l’agence de la biomédecine. Elle est dès lors assurée de ne pas être prélevée. Si elle ne fait pas cette démarche, elle doit faire part de son choix à la famille et aux amis proches ou inscrire sur un papier libre le refus d’être prélevé après le décès.
En cas d’avis favorable concernant le don, il faut :
- En informer les proches qui pourront ainsi témoigner de la volonté du défunt devant les médecins,
- Inscrire sur un papier libre sa volonté,
- Porter en permanence une carte de donneur d’organes. Elle n’est pas obligatoire mais facilite la recherche des médecins et leur rapidité d’action. Cette carte, indiquant le nom, le prénom et l’âge du donneur potentiel est ainsi libellée : « Je décide de faire don, après ma mort, d’éléments de mon corps (organes, tissus), en vue d’une greffe. Je témoigne de cette décision en portant une carte sur moi ». Cette carte n’a aucune valeur légale, elle sert simplement à confirmer votre volonté, les médecins doivent obligatoirement obtenir l’accord de la famille pour procéder aux prélèvements.
- Pour obtenir cette carte, il suffit d’en faire la demande gratuitement auprès de l’Agence de biomédecine (www.dondorganes.fr ou www.agence-biomedecine.fr) ou de l’association France Adot (www.france-adot.org).
Le prélèvement est obligatoirement pratiqué dans un hôpital habilité par le ministère de la santé et le préfet du département. Si le sujet se trouve dans un hôpital non habilité, il est alors transféré vers un établissement « préleveur ». Suite au don, il est ramené dans son hôpital d’origine. Aucun frais n’est à la charge de la famille puisque le transport est financé par l’organisme de couverture sociale du receveur. Quant aux frais de prélèvement, ils sont facturés aux hôpitaux qui ont effectué la transplantation.
Le don d’organes est une démarche anonyme, la famille du donneur ne peut connaître l’identité du receveur et vice versa. Il est cependant possible pour les proches du défunt d’avoir des nouvelles de l’évolution de la greffe.
Il est important de savoir que les médecins pratiquent les prélèvements avec le plus grand soin et que le corps restitué aux familles pour les obsèques, ne porte pas de cicatrices apparentes mais seulement des pansements.
Donner son corps à la science
C’est un acte totalement différent du don d’organes puisque « léguer son corps à la science » consiste à donner l’ensemble de son corps pour les besoins d’une faculté de médecine. La famille doit aussi donner son accord et doit donc être au courant du vœu du défunt. Ce type de don est payant par le donateur, il suffit de s’adresser au laboratoire d’anatomie d’un Centre Hospitalier Universitaire (CHU) ou à la faculté de médecine la plus proche pour connaître la liste des hôpitaux qui acceptent ce genre de don.
Les restes mortuaires peuvent faire l’objet soit d’une inhumation soit d’une crémation et certains centres acceptent la restitution des cendres funéraires à la famille.
La célébration de l’enterrement sans la présence du corps est possible, on peut alors évoquer le défunt en exposant une photo.