Clare village and monastery

Publié le 08 novembre 2014 par Pomdepin @pom2pin

Pour me faire pardonner d’avoir oublié de faire un billet tourisme la semaine dernière, je vous amène dans le Suffolk, à quelque kilomètres de chez moi, à Clare, un de mes villages préférés de toute la région. Ça se prononce « claire », je ne sais pas pourquoi.

La photo est trompeuse (bien que très jolie, merci Marichéri), le village de Clare est assez petit, malgré son immense église. Mais c’était une ville importante et riche au moyen âge, d’où les maisons et cottages absolument charmants, et la grande nef de Saint Peter and Saint Paul (vue la taille de l’église, on lui a carrément collé deux saints patrons, on ne va pas gâcher)

Dans la rue principale, la Ancient House est parait-il le plus bel exemple de « pargetting » de l’East Anglia (la région, qui regroupe les comtés de L’Essex, du Cambridshire, du Suffolk et du Norfolk). Déjà, le pargetting est typique du coin, c’est facile d’avoir le plus beau quand ça n’existe pas ailleurs! Et je me suis renseignée, parce que je ne savais pas du tout ce que c’était non plus: il s’agit d’une méthode révolutionnaire au moyen-âge pour décorer les façades avec une sorte d’enduit. Voilà. Ce n’est pas très net sur la photo, mais il y a effectivement des sortes de motifs géométriques sur la maison.

En quittant main street, vous passez devant une ancienne minoterie, qui a été transformée en centre pour antiquaires et brocanteurs. C’est une vraie caverne d’Ali Baba, vous avez des meubles de plusieurs siècles, qui coûtent une fortune, des bijoux anciens, des jouets victoriens, de l’argenterie géorgienne, d’anciennes enseignes de pubs, même des vitraux! Et à côté, des trucs tous cabossés pas toujours identifiables, des vêtements vintage, des épées rouillées, j’adore!

Chaque commerçant a deux ou trois mètres carrés et leurs étalages s’entremêlent dans un fouillis indescriptible. Le bâtiment est magnifique, et je ressors généralement chargée comme un mulet, avec un coffret à bijoux victoirien de trois tonnes, auquel il manque le couvercle, une boîte en argent qui ne sert à rien et ne s’ouvre plus, une petite cuillère qui aurait 200 ans, un jupon du début du 20 eme siècle, une toupie de 1920 qui a perdu le dessus, un morceau d’enseigne d’une bakery (c’est du vécu, c’est mon dernier butin), un sourire béat et un Marichéri désespéré. Enfin bref, si il y avait une minoterie là, c’est parce qu’il y a la rivière, et le parc du village maintenant. Et les deux sont à l’échelle de Clare, donc minuscules mais adorables.

Au beau milieu du parc, vous avec une sorte de butte, avec une vague ruine sur le dessus. C’est tout ce qui reste du chateau normand. On peut y monter, la vue est magnifique (la première photo a été prise de là haut) mais il faut passer son temps à récupérer des gamins qui manquent de se casser la figure au moindre pas ou décident bêtement d’escalader la ruine, pas du tout stable. En redescendant, près du pont, on peut visiter l’ancienne gare absolument charmante et désaffectée depuis au moins 500 ans, tout en bois (sérieusement, elle est plus petite que mon salon et date de la fin du 19 eme) où une petite exposition retrace l’histoire du village. Puis, vous traverser la rivière (c’est pas l’Amazone, ça doit bien faire un mètre de large), faites trois pas autour d’un petit bosquet, et vous vous retrouvez devant un monastère Augustin.

Les bâtiments principaux datent du 14 eme siècle et présentent la particularité d’être toujours debout. Je veux dire que le monastère a miraculeusement échappé à la destruction, contrairement à beaucoup de ses petits camarades qui ont été rasés quand Henry VIII s’est séparé de la papauté à cause de ses problèmes conjugaux.

Non seulement le monastère est toujours là, mais il est toujours monastère avec de vrais moines dedans! Du coup, on peut visiter le jardin, l’église et les cellules des hermites, qui étaient là avant le 14 eme, mais pas les bâtiments principaux.

C’est un endroit magnifique. Et pour ceux qui trouve qu’il fait un temps radieux, les photos date de juillet! Maricheri est un véritable artiste, mais pas au point d’arrêter la pluie.