Robert Faurisson est un petit joueur. Je répète : Robert Faurisson est un petit joueur. Aussi incroyable que cela paraisse, nous sommes en train de prendre conscience que nous allons plus loin que lui. Plus loin que celui dont il ne faut pas dire le nom, plus loin que celui qui a une loi à son nom, la lex faurissonia, la loi Fabius-Gayssot. Plus loin que le diable! C'est pourtant là que nous sommes. Les antifas et Caroline Fourest s'étranglent.
Comment en sommes-nous arrivés là?
Depuis l'Affaire Dieudonné, nous avons découvert que nous étions d'horribles islamo-fascistes antisémites. Nous n'avons pas compris immédiatement. Comment? Mais non! nous sommes de gauche! antiracistes! démocrates! républicains! droits de l'homme! etc.!... pas fachos!...
Et puis il y a eu le référendum de 2005. Beaucoup n'avaient encore rien compris, j'en faisais partie, et ont voté OUI, tout en voyant celles et ceux qui ont voté NON se faire traiter de nationalistes = fascistes.
Arrivés en 2014, plus rien de tout cela n'est possible. Nous avons tellement cheminé vers l'autonomie! Mais cheminé dans tous les sens... tous azimuts! perdue la boussole, le compas, pas d'équerre! Vous avez suivi mon regard.
Une expression est apparue - le débunkage (de très très bons sur metatv) - que je n'aime pas, puisqu'elle est dans la langue de l'occupant, mais qui a le mérite de bien faire comprendre ce qu'elle veut dire. Il existe un mot en langue française, pour cela : le révisionnisme. Alerte rouge! Terrain glissant.
Le révisionnisme, c'est l'attitude normale du scientifique, du sceptique, de la personne qui doute et veut vérifier par soi-même. Le révisionnisme, c'est l'autonomie.
Le mot est tabou parce que l'impérialisme bâti autour du totem Hitler l'a rendu synonyme de "négationnisme" = antisémitisme = nazisme. Et de fait, toute oreille dépassant de l'impérialisme est coupée pour l'un des -ismes qui ramènent au Führer. Il y a de plus en plus d'oreilles à couper.
Par exemple, si quelqu'un s'interroge sur la version officielle de l'avion abattu en Ukraine, on dira que c'est un complotiste donc négationniste donc nazi. Ça se passe comme ça chez...
Le mot est tabou mais nous sommes ce qu'il porte. Nous avons écouté Henri Guillemin sur La Commune, par exemple, ou sur L'autre avant-guerre : c'est du révisionnisme. Nous arrivons au 11 novembre : des millions de morts vont être célébrés - nous aimerions que quelqu'un nous explique pourquoi ils sont morts. Ah! heu?! bon! question suivante!
Nous ne prenons d'ailleurs pas pour argent comptant ce que Guillemin raconte : nous sommes capable de réviser le révisionnisme.
Nous avons identifié le discours médiatique comme une grande farce et colossale propagande. Il en va de même avec les leçons d'histoire, géographie, éducation civique à l'école. L'une des premières choses que j'ai apprise en fac histoire a été l'utilisation de l'histoire et de la géographie comme instrument de propagande par la IIIe République. Mais, comme par miracle, la Ve la notre de République, elle, elle ne ferait pas de propagande. Bon. Bien sûr que si.
Avec toutes les figures de la "dissidence", nous avons appris à déconstruire le discours impérialiste. On pense avec les mots. Le mot "démocratie" :
Il faut bien comprendre que ce travail-là, c'est du révisionnisme intégral :
- la démocratie, c'est ça!
- heu? t'es sûr? on peut vérifier?
Tout le discours contemporain est à réviser. Toute l'histoire qu'on nous enseigne est à réviser. On nous bassine avec le "négationnisme" de Faurisson. Mais Faurisson n'est jamais qu'un révisionniste monomaniaque d'un sujet tabou. Je ne suis absolument pas compétent pour discuter des thèses de Faurisson, et ça ne m'intéresse pas de le devenir (je ne vois pas bien ce que ça change à l'horreur). En revanche, il faut faire tomber le tabou, parce que c'est lui qui nous paralyse.
Prenons la guerre en Irak. 1 million de morts. Imaginons qu'un gugusse se pointe à la télé et dise qu'il y a eu 100 000 morts. Personne n'en aurait rien à faire! d'ailleurs personne ne sait combien cette guerre a fait de morts. Moi-même j'ai dit "1 million", mais ne sais pas dans quelle mesure ce chiffre est crédible ou non. Mais, on s'en fout. Pas de condamnation pour ça.
Prenons la guerre civile du Congo provoquée, comme toutes les guerres en Afrique, par l'Occident. Congo, 6 millions de morts. Personne n'en a rien à foutre! d'ailleurs, personne ne le sait. On peut négationner ces morts sans aucun problème, et sans courir le moindre risque judiciaire ni "moral". Tout humour noir, si j'ose dire, est permis.
Les Indiens d'Amérique? Allez-y! c'est bon! dites ce que vous voulez... Aimé Césaire avait raison de dire que ce qui choque, c'est que les victimes soient des Européens blancs. La décapitation de Foley, c'est 15 jours de samba médiatique. Mais décapitez du bougnoule, et je vous garantis que vous ne ferez pas une ligne dans le plus ringard des canards.
J'appelle ça du racisme. C'est pour cette raison que nous n'avons pas à nous tétaniser quand l'impérialisme veut nous faire culpabiliser et nous faire croire que nous sommes racistes. C'est l'impérialisme qui est raciste! Regardons-nous : Etienne Chouard, Dieudonné, Jacob Cohen, Tepa, François Asselineau, Kemi Seba, Gilad Atzmon, Alain Soral, Marion Sigaut, Salim Laïbi, jean Bricmont, etc. Déjà, personne n'est d'accord avec personne dans cette dissidence, et puis c'est nous la boîte de crayons de couleurs. Nous démontrons l'anti-racisme.
Le tabou doit donc tomber, et nous pouvons reprendre le pouvoir sur les mots. Tout vérifier, inlassablement. Faire de l'histoire. Faire, vraiment, de l'histoire. Faire de l'histoire expérimentale. Ecrire notre constitution. Tout réviser!
L'impérialisme a voulu agiter l'épouvantail Faurisson pour nous décourager, il n'a réussi qu'à nous permettre de ringardiser Faurisson. Nous sommes beaucoup plus loin. Nous sommes dans le révisionnisme intégral. Et ça, c'est beaucoup plus fort!