Le célèbre auteur Dennis Lehane transpose l'une de ses nouvelles au cinéma avec ce Quand Vient La Nuit mis en scène par le réalisateur de Bullhead. Assez éloigné de la réussite des précédentes adaptations sur grand écran de l'écrivain, le film demeure tout de même ultra efficace grâce à l'interprétation une fois de plus très intense de son acteur principal.
Après avoir été adapté par Martin Scorsese avec Shutter Island, Clint Eastwood avec Mystic River, Ben Affleck avec Gone Baby Gone, le célèbre auteur Dennis Lehane se lance dans l'écriture de son premier scénario en transposant son Animal Rescue au cinéma. Ce qui est au départ une très courte nouvelle centrée principalement sur un personnage devient ainsi un matériau de base pour y développer toute une intrigue mafieuse ponctuée de twists si cher à l'écrivain. Si la qualité d'écriture de ce dernier n'est plus à démontrer, l'on pourra tout de même trouver son récit moins captivant que d'habitude, la faute à un manque d'ampleur et d'enjeux ainsi qu'à un positionnement hésitant continuellement entre le thriller mafieux à grande échelle et le portrait plus intimiste de ses personnages. Tout ce qui a trait à l'intrigue policière ne semble de ce fait pas spécialement se démarquer du tout venant, tandis que tout ce qui tourne autour des relations entre les personnages semble peu approfondi, en atteste la romance qui naît entre les deux principaux protagonistes. Peut-être est-ce dû à la très courte durée du long-métrage, toujours est-il que l'on peut avoir des difficultés à se sentir impliqué devant une histoire pourtant à la base évidemment intéressante.
Quand Vient La Nuit est donc, paradoxalement puisqu'il s'agit du premier scénario écrit directement par Dennis Lehane, l'adaptation cinématographique la moins réussie de cet écrivain. Le film manque de matière et aurait gagné à être plus « consistant » et ambitieux notamment dans la description de ce système de blanchiment d'argent qui reste au centre de l'intrigue. Quant au « twist » à la fin, il aurait fallu que les personnages soient encore plus finement caractérisés pour qu'il fonctionne pleinement.
Le film, malgré ces petites maladresses, reste tout de même vraiment appréciable. Si l'on émet ces quelques réserves c'est avant tout parce que l'on était en droit de s'attendre à mieux de la part d'un écrivain aussi renommé. Il faut dire également que le metteur en scène, Michael R Roskam, est talentueux, et que le casting est particulièrement pertinent. Tandis que Noomi Rapace interprète encore et toujours une jeune femme marginale, et que le très regretté James Gandolfini campe son rôle avec toujours autant de justesse, Tom Hardy, lui, livre une prestation intense et tire encore plus, si besoin était, ses deux partenaires vers le haut. Il faut voir les scènes, les plus jolies du film, montrant
l'acteur apprivoiser petit à petit le chien qu'il a sauvé en début de récit. Là où avec un autre comédien, cela aurait pu paraître ridicule, il parvient à nous faire croire en la candeur et en la sincérité de son personnage sans pour autant forcer le trait. Rien que pour ces séquences, le film vaut vraiment le coup.
Titre original
The Drop
Mise en scène
Michael R Roskam
Date de sortie
12/11/14 avec
Scénario
Dennis Lehane
Distribution
Tom Hardy, James Gandolfini, Noomi Rapace & Elizabeth Rodriguez
Photographie
Nicolas Karakatsanis
Musique
Marco Beltrami
Support & durée
2.35 : 1 / 107 minutes
Synopsis : Bob Saginowski, barman solitaire, suit d’un regard désabusé le système de blanchiment d’argent basé sur des bars-dépôts – appelés « Drop bars » - qui sévit dans les bas-fonds de Brooklyn. Avec son cousin et employeur Marv, Bob se retrouve au centre d’un braquage qui tourne mal. Il est bientôt mêlé à une enquête qui va réveiller des drames enfouis du passé...
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