Distances

Publié le 24 mai 2008 par Jfa

Je fais partie de ces gens qui supportent difficilement, hors contexte pertinent et circonstances adéquates, les contacts rapprochés, y compris la main sur l’épaule pour affirmer une familiarité existante, des bises à chaque bonjour et même que des gens avec lesquels je n’ai pas de rapports d’intimité se rapprochent simplement trop de moi. Tels les animaux, j’ai ma distance interpersonnelle critique au dessous de laquelle je ressens un malaise.

Avec ces personnes, la plupart du temps des amis et qui interprètent ces reculs, souvent, du moins au départ, défavorablement, j’ai besoin d’une distance respectable pour simplement me sentir bien. Edward Hall, avec “La dimension cachée”, puis “Le langage silencieux” avait déjà souligné ces différences et particularités, codes culturels et/ou individuels des distances interpersonnelles dans lesquels les gens se sentent à l’aise ou non, qui prêtent à ambiguïté ou non.

E. Hall (du moins je crois tant ces lectures sont lointaines) citait un autre exemple des conséquences de ces écarts culturels. Durant la dernière guerre, des malentendus sont apparus entre soldats US stationnés en Grande Bretagne et jeunes femmes anglaises, suffisants pour que des sociologues les étudient. Pour les GI, les anglaises étaient soit des putes soit des pudibondes, pour les jeunes anglaises, les soldats américains étaient des animaux en perpétuel rut. En réalité, le baiser aux USA faisait partie des usages normaux du simple flirt, même à la fin de la première rencontre. Par contre, pour les anglaises de l’époque, le baiser était l’étape préalable menant directement rapport sexuel. Et ce simple écart d’interprétation de la fonction du baiser donna lieu à de très nombreux incidents

Sans être claustrophobe, en avion, je choisis toujours un siège couloir, idem au cinéma ou au spectacle; le métro parisien aux heures de pointe me rend nerveux, voire agressif, et je fuis les concerts ou les manifestations où les foules se pressent et où les contacts involontaires sont obligatoires.

Est-ce grave docteur ?