Alors qu'on connaît les moyens de faire de de l'informatique verte "pour de vrai", la plupart des annonces tombées sous mes yeux ces denières semaines (dé)montrent que seul l'effet de communication -donc marketing- est recherché.
On se croiraît en politique :
"je m'engage à réduire les rejets de gaz à effet de serre de 25% d'ici les 20 prochaines années"
Ca vous fait rire ? Eh bien moi aussi. C'est pareil pour la Green IT.
On sait faire aujourd'hui de la vraie Green IT : voir mes billets comportant le tag VIA, dont celui parlant de l'appareil que j'ai acheté basé sur une carte mère VIA EPIA. Consommation énergétique nulle, abolition de la puissance pour la puissance quand il n'y en a pas besoin, etc.
Au lieu de ça, voici ce qu'on nous a récemment annoncé. Vous allez voir, c'est pitoyable :
Réductions énergétiques de principe
Un célèbre constructeur (que je ne citerai pas) s'est officiellement engagé à réduire la consommation énergétique de ses ordinateurs de bureau et de ses portables de 25% d'ici 2010. Quoi qu'on en dise, on est loin de la révolution...
Par ailleurs, ce constructeur dit travailler avec ses fournisseurs améliorer des systèmes (ventilation, chipsets, mémoire, etc.) pour qu'ils soient moins gourmands en énergie. Là, il ne s'agit pas de remettre en cause des fonctionnalités, mais un juste un niveau de performance énergétique a fonctionnalité donnée. Par exemple, ça n'empêchera pas ce constructeur de vendre des PC à usage bureautique avec des cartes video surdimensionnées pour cet usage.
D'autre part, j'apprends aussi que des outils gratuits mis à dispositions des utilisateurs leur permettront d'optimiser la consommation électrique de ces ordinateurs. Autrement dit, il ne s'agit pas de réduire la consommation électrique mais de l'optimiser : nuance. D'autre part, il faut quand même pour ça installer des logiciels et les faire fonctionner... ce qu'évidemment tous le monde sais faire. Et fera, évidemment...
Ce qui n'empechera d'ailleurs pas non plus ce constructeur de vendre ses PC avec Windows Vista, qui comme chacun le sait est le système d'exploitation le plus écologique du marché :-D Ce qui fait hurler Greenpeace.
L'opinion n'est pas la réalité des faits
Une étude du cabinet Forrester relayée par Silicon me fait redevenir cynique, car elle
"prouve que les entreprises sont plus nombreuses à être concernées par les problématiques environnementales"
Evidemment ma curiosité a été touchée... mais je vous laisse lire quelques citations qui démontrent la haute qualité de la méthodologie enployée qui mènent à cette affirmation :
"Plus de 730 sociétés, ont cette fois ont répondu aux questionnaires, contre 130 pour la même étude en 2007"
C'est pour dire... on a relevé l'opinion de beaucoup plus de gens, c'est dire si c'est sérieux...
"41% des professionnels ont considéré comme très important l’aspect environnemental dans leur prise de décisions. Un an plus tôt, ils n’étaient que 37%."
Considérer c'est bien. Mais dans les faits, concrètement, ça se traduit par quoi ? Il y a des indices pour évaluer ça ?
"45% des entreprises interrogées assurent mettre en place ou créer ou mettre en place une politique éco-responsable, contre 40% six mois plus tôt."
Parfait. Ils déclarent assurer avoir mis en place une telle politique. Soit. Ca se traduit comment ? On a des indicateurs pour vérifier ça ? Des chiffres à propos de pratiques avérées ?
"plus de 50% des entreprises interrogées assurent prendre en compte le facteur environnemental dans leur production et ou leurs achats de matériels IT."
Même chose. Il disent qu'ils prennent en compte le facteur. Mais comment ? Exemple bête : combien de ces interrogés connaissent la norme ROHS ?
En 2008, les entreprises sont encore plus nombreuses (65% contre 55% en avril 2007) à indiquer qu’une réduction des dépenses et une réduction de l’énergie consommée les motivaient.
Et vous, sérieusement : vous préférez perdre de l'argent ou en gagner ?
LES COMMENTAIRES (2)
posté le 30 septembre à 11:43
En France où 76% de l'électricité provient du nucléaire (donc peu d'émissions de CO2), la gestion des déchets électroniques (DEEE) devrait être une priorité. Nous collectons et retraitons moins de 20% des 2 millions de tonnes que nous générons chaque année en France. Ces déchets (PC, téléphone, écrans, etc.) contribuent à l'écroulement de la biodiversité.
posté le 30 septembre à 11:43
En France où 76% de l'électricité provient du nucléaire (donc peu d'émissions de CO2), la gestion des déchets électroniques (DEEE) devrait être une priorité. Nous collectons et retraitons moins de 20% des 2 millions de tonnes que nous générons chaque année en France. Ces déchets (PC, téléphone, écrans, etc.) contribuent à l'écroulement de la biodiversité.