Alors que la publication de la revue mensuelle Forever Evil bat son plein depuis Juin dernier avec à son sommaire la mini-série événementielle, ses spin-offs et en bonus, des épisodes vintages ou des one-shots du Villains Month, Forever Evil accompagné de ses indispensables tie-ins de la série Justice League (publiés, eux, dans Justice League Saga) s'offre une réédition dans les tomes 6 et 7 de la série librairie Justice League. Ce sixième tome, depuis son lancement en 2011, voit donc le Syndicat du Crime s'emparer du monde, comme le laissait présager déjà la fin de La Guerre des Ligues du tome 5. Tout ça à travers Justice League #23.4, Justice League of America #7.4, Forever Evil #1-4 et Justice League #24-25. Soit 224 pages pour 19 €.
La Ligue de Justice a disparu, vaincue par un mystérieux Syndicat du Crime débarqué d’une autre dimension. Ce dernier revendique désormais le contrôle de la Terre et intime l’ordre aux super-vilains de se rassembler sous leur bannière. Le dernier espoir d’un monde en déroute ? Lex Luthor !
Review faite à partir des épisodes parus en kiosque
Ce pavé est donc écrit, sans surprise, par Geoff Johns (secondé par Sterling Gates pour ce qui est des deux one-shots du Villains Month présentés ici) auteur de la série Justice League depuis ses débuts. Le monsieur collabore avec l'un de ses nouveaux collaborateurs dessinateurs, à savoir David Finch sur la moitié de ce tome, les deux ayant déjà œuvré sur le premier arc de Justice League of America à lire dans le tome 4 en tant que La Ligue de Justice d'Amérique. Le reste est dessiné par différent tiers comme les jeunes auteurs que sont Edgar Salazar (pour Justice League of America #7.4 : Black Adam) ou Szymon Kudranski (pour Justice League #23.4 : Secret Society) ainsi que des coéquipiers de longue date de Geoff Johns comme Ivan Ries (dessinateur attitré du titre Justice League ici dessinant le vint-quatrième épisode) ou Doug Mahnke (remplaçant Ivan Reis le temps de Justice League #25). Cette fine équipe est donc derrière cet ouvrage.Il faut savoir que comme la majorité des personnes censées, j'ai toujours peur de lire du Geoff Johns depuis son médiocres Justice League Origins ou ses décevants Trinity War, Rise of the Third Army puis Wrath of the First Lantern ("La culture, c'est comme la confiture ...). Heureusement ici, Geoff Johns n'est pas décevant et ne sombre pas non plus dans la médiocrité. Il impose son style ayant bien réussi à des récits comme Blackest Night ou Throne of Atlantis (... moins on en a, plus on l'étale). Ses écrits puisant dans les blockbusters cinématographiques américains mêlés à son character development lui étant propre. Cette première partie du "Règne du Mal" regorge aussi d'auto-références comme aime le faire Johns et qui sont plutôt bien placés puisqu'ils exploitent des éléments placés discrètement par Johns depuis sa reprise de la série Justice League.On reprochera cependant à Geoff Johns certaines grosses ficelles et facilités de son scénario qui en perturberont certains. En effet, on décèle certains incohérences lorsque l'on lit ce livre de mauvaise foie, notamment un Bizarro maintenu en stase sans électricité.L'autre désagrément de la lecture serait qu'à la suite de la bonne idée de Johns de faire une ellipse entre les tomes 5 et 6, ce dernier laisse alors quelques questions en suspens ce qui aura le mérite de frustrer ceux d'entre nous ayant l'impression d'avoir rater quelque chose. Aussi, l'ex-scénariste de la série Green Lantern repose le décor en prenant son temps, peut-être un peu trop puisqu'au fil des pages la tension monte sans pour autant qu'il y ai quelques choses à se mettre sous la dent. D'ailleurs, le réel plus à Forever Evil restera ses tie-ins de Justice League (ici au nombre de deux) faisant paradoxalement avancé beaucoup plus l'intrigue et nous présentant de manière assez intelligente bien que parfois facile les membres du Syndicat que sont Ultraman et Owlman.Sans aucune envie de spoiler, sachez que j'ai trouvé très intéressant que, les héros absents, ce soit super-vilains qui soit le centre de l'histoire. En effet, Lex Luthor est le personnage principal de cet événement et j'ai accueilli avec joie la nouvelle version de Bizarro l'accompagnant, très fraîche et donnant une touche de plaisanterie décalée à ce tome.L'aspect graphique sera sans doute celui qui divisera le plus. Si les dessins de Doug Mahnke et Ivan Reis font du bien à la rétine tant les traits et leur colorisation est réussie, ceux de Szymon Kudranski, assez unique, m'ont oppressé et assez dérangé durant la lecture. Le réel problème vient cependant de ma bête noire, David Finch, dont le style plutôt impressionnant d'habitude est massacré par un encrage incorrectement exercé se voit ici dans une forme assez fatiguée, il faut l'admettre puisqu'ici, ses dessins maladroitement encrés se verront manifesté par des erreurs et des approximation indigne d'une série événementielle comme Forever Evil. Dommage, Finch dessine la moitié de ce tome.
C'est donc avec un goût de reviens-y que se conclue la lecture de Justice League Tome 6, la cause étant au développement assez lent de l'histoire de Geoff Johns. Je regrette tout autant la présence d'un David Finch dont la forme varie au fil des pages, son travail toujours massacré par son propre encrage. Ce blockbuster sans réel profondeur est à lire lorsque vous avez un temps libre et que vous avez envie de vous plongez dans le monde sombre qu'offre le règne du mal. Attendez d'ailleurs la sortie du prochain tome si des envies de meurtre vous vienne à la vue d'un cliffhenger trop prenant.