Des experts algériens en économie ont estimé que l’Algérie devrait négocier des taux de droits de douane préférentiels plus élevés dans le cadre de négociations de son accession à l’OMC afin de protéger les secteurs qu’elle veut développer.
Les négociateurs algériens «ne semblent pas avoir des préférences en matière de tarifs douaniers lesquels sont uniformes par rapport à ceux d’autres pays déjà membres de cette organisation», a relevé l’expert en économie, Youcef Bouabdallah, au cours d’un atelier organisé dans le cadre de la Conférence sur le développement économique et social qui se tient du 4 au 6 novembre au palais des Nations.
Afin de protéger les secteurs qu’elle souhaite développer, l’Algérie doit négocier des taux douaniers nettement différents et plus élevés, a-t-il alors
recommandé.
En effet, a-t-il expliqué, une politique de construction des avantages comparatifs serait dans ces taux tarifaires : «Il faudrait une nette différence de taux
tarifaires entre chaque secteur de façon que celui que l’Algérie voudra protéger doit systématiquement avoir les taux les plus élevés». De son côté, l’économiste Ali Bey Naceri a
relevé que l’Algérie perdait, dans le cadre des accords d’association avec l’Union européenne, plus de 2,5 milliards de dollars de droits de douane chaque année et 600 millions de dollars avec
les pays arabes.
Il a rappelé, à cet égard, que l’Algérie avait revu, dans le cadre des négociations de son accession à l’OMC et l’accord d’association avec l’UE, la moyenne
pondérée des taux de droits de douane à 19% alors que cette moyenne est de 40% au Maroc et 30% en Tunisie.
Il a aussi indiqué qu’actuellement, l’Union européenne appliquait, dans le cadre de l’accord d’association, un droit additionnel en matière de sucre qui est de
120%, soit une énorme différence par rapport à d’autres pays liés avec l’UE par des accords d’association.
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