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Flashdance : le film culte est de retour sur scène, 30 ans après

Publié le 07 novembre 2014 par Ralph

Flashdance

30 ans après le succès planétaire du film culte, la comédie musicale "Flashdance" est, actuellement et jusqu'au 7 mars 2015, du mardi au dimanche, au Théâtre du Gymnase dans le 10e arrondissement de Paris.

PARIS, par Charles-Éric Perrin Gimet

Il est des spectacles qui émerveillent, choquent, marquent, d’autres qui vous intéressent sans pourtant vous plaire, d’autres encore qui vous ennuient vous détournent ou vous dégoûtent. Flashdance, the musical ne fait pas partie de ceux-là.

Cette nouvelle comédie musicale adaptée et mise en scène par Philippe Hersen vous donnera autre chose de plus simple et à la fois de plus évident. Surtout parce qu’elle est sans prétention – c’est rare et déjà suffisant pour s’y intéresser ! – elle ne vous promet rien de plus, rien de trop, mais vous donne pourtant envie d’y aller puis d’y retourner.

Elle n’est pas ce que l’on attend, elle est ce qu’on veut voir, écouter, faire et applaudir.

Un casting surprenant et efficace

D’après l’idée originale de Tom Hedley, le film Flashdance sort dans les salles en 1983 et raconte l’histoire d’Alex (rôle interprété par Jennifer Beals), jeune femme employée comme soudeur dans une aciérie de Pittsburg.

Alors que la pénurie de travail menace, le soir venu, elle rêve d'une tenue tout à fait différente et use de ses autres charmes sur la scène du Harry’s bar. Poussée par son amie Gloria et son nouvel amour, elle fera tout pour intégrer l’académie de danse et enfin réaliser son rêve : devenir danseuse.

Miser sur Priscilla Betti pour interpréter le rôle d’Alex est un pari osé, mais un pari relevé, sans conteste. La jeune femme que l’on associait à ses tubes de jeunesse (Quand je serais jeune, Cette vie nouvelle, Tchouk tchouk music…) et plus récemment à la série Chante !, risque d’en surprendre plus d’un.

Du joli minois ne reste plus que le souvenir et c’est en cela que Priscilla Devient l'image d'une sensualité plus mature. Bien aidée par les danseuses et les danseurs – nous y reviendrons – elle se fait une place certaine dans l’univers du musical en faisant taire ses plus fidèles détracteurs.

A faire valoir ses atouts – et ils sont nombreux - nous ne sommes en effet pas en reste quand il s’agit de l’écouter chanter tant sa voix, elle aussi, a bien évolué. De quoi nous laisser perplexe quant à la place qu’elle laisserait aux autres acteurs sur scène… mais, c’est sans compter sur la qualité du casting.

En plus de Priscilla, nous retiendrons tout particulièrement la performance de Claire Perot (Cabaret) dans le rôle de Gloria et sur le titre éponyme qui, perdue dans les bras vicieux de ces hommes, s’efforce encore d’assurer le show d’une manière inouïe.

De même, Kania Allard (Sister Act) alias Kiki en impose – et de quelle manière ! - par sa voix soul et sa capacité à prendre une dimension inattendue dans un rôle pourtant secondaire.

A noter aussi le rôle d’Harold Haven (Jimmy) qui ajoute une certaine candeur à l’ensemble avec un texte justement drôle et un jeu fidèle au personnage.

La danse au service du show

Du début à la fin, le rythme est assuré. Reprenant les tubes qui ont rendu culte le film FlashDance comme Maniac, What a felling… ou encore I love Rock’n’roll, Fresh, Man hunt et Gloria, ce spectacle ne manquera pas de nous rappeler à tous ces bons souvenirs.

De la même façon, les nouveaux titres inédits en français s’insèrent bien dans le script et servent aussi l’ambiance d’un show à l’américaine.

A ce titre, comment ne pas parler des danseurs ? Dès les premières notes, ils s’intègrent au tableau d’une usine habilement suggérée (les panneaux vidéo permettent de changer d’univers sans changer de décors : « Efficace ! ») avant d’intégrer l’école classique où une plus grande rigueur est de mise. Les chorégraphies les font se sortir d’un univers pour les plonger aussitôt dans un autre.

Délicat quand on les voit un instant danseurs classiques puis contemporains avant de les apprécier dans des rôles plus suggestifs et sensuels sans qu’ils ne soient jamais vulgaires.

Ainsi, les tableaux sont tous différents mais tous aussi riches du même sens : faire le show ! Marjorie Ascione, chorégraphe du spectacle, nous confie « attendre d’eux qu’ils soient engagés et disponibles.

Je suis très exigeante tout en restant bienveillante pour leur donner la confiance nécessaire afin qu’ils puissent se dépasser. J’aime les gens passionnés qui s’investissent à 100% et je suis très heureuse d’avoir réuni cette équipe de danseurs qui, chaque soir, donne le meilleur pour que le public passe un moment magique ! ».

En cela tout particulièrement, la danse donne une raison à l’histoire et aide la mise en scène à trouver une nouvelle perspective, un nouveau rythme dont on ne pourrait se passer.

Sans contrepartie, Flashdance, the musical est un spectacle qui a tout pour plaire. Parce qu’il est simple dans son histoire il ne cherche pas à faire trop. L’audition finale que tous attendent - et qui en déçoit certains… - est un exemple de cette simplicité : plutôt que d’imiter, la chorégraphie est adaptée et la différence se fait alors dans la volonté de faire bien plutôt que mieux.

Ce spectacle, s’il ne souffre d’aucune comparaison - le nombre de comédies musicales qui se jouent en ce moment à Paris étant impressionnant- sait distraire et amuser.

Plus que simplement "marcher", l’histoire de ce spectacle fait "danser", et c’est bien là le plus agréable des résultats auquel Flashdance pouvait prétendre.

Philippe Hersen

INTERVIEW : Philippe Hersen
Metteur en scène (Novembre 2014)

Nos lecteurs ne vous connaissent pas tous. Que pouvez-vous nous dire sur votre parcours de metteur en scène ?

C’est tout à fait compréhensible étant donné que j’ai fait un saut de la production à la mise en scène. J’ai produit de nombreux artistes, et depuis 2007 je mets aussi en scène.

A force de temps je suis devenu fan de comédie musicale et depuis longtemps j’essaie d’en trouver une avec de vrais titres. Aujourd’hui le public ne vient que s’il y a des tubes ou de grands artistes. Je me suis donc lancé dans la mise en scène de ce musical.

Flashdance, the musical était donc une bonne opportunité ?

Tout à fait. J’avais demandé les droits de Flashdance à la Paramount il y a 4 ans et quand j’ai vu qu’il se montait à Broadway je me suis précipité pour les obtenir enfin et ramener le spectacle en France.

Qu’elle a donc été votre ligne de conduite pour la reprise de ce spectacle ? Vous êtes-vous inspiré de Broadway ?

J’ai vu le spectacle à Londres mais avais une idée bien différente de ce qu’il pouvait être ici à Paris. Je suis reparti de zéro pour la mise en scène en supprimant les tomber de rideau qui gâchait un peu le plaisir. J’ai aussi adapté le livret en y rajoutant des petites choses comme Fresh, New York - New York, ou le passage sur Michael Jackson.

Et en voyant les retours du public, je ne peux qu’être satisfait du travail que nous avons accompli.

Le premier rôle est tenu par une Priscilla Betti qui fait l’unanimité après en avoir surpris plus d’un. Comment en est-elle arrivée là ?

C’est d’abord Bruno Berberes qui m’a proposé Priscilla. J’ai ensuite fait des essais chant et comédie qui m’ont amplement satisfait. Après, il fallait qu’elle danse aussi bien. Pendant deux mois elle a pris des cours avant d’attaquer les trois derniers mois de répétitions avec la troupe.

Le réel avantage c’est qu’elle sait travailler et comprend très vite ce qu’on attend d’elle. Ce n’est pas toujours évident de gérer les égos de tous ces artistes mais je n’ai pas à me plaindre… pour l’instant. (rires)

La danse tient un rôle important dans Flashdance et Marjorie Ascione a réalisé des chorégraphies qui servent l’histoire en plus de dynamiser le spectacle. Comment s’est passée votre collaboration ?

Pendant les auditions, j’avais déjà une idée des tableaux dans lesquels je voyais les danseurs et elle était évidemment là pour prendre le choix final. Avant, j’avais rencontré deux autres chorégraphes qui s’impliquaient trop dans la mise en scène et c’est avec Marjorie que j’ai trouvé le meilleur équilibre.

Elle m’a calé des chorégraphies précises sur les idées que j’avais et je suis très content du résultat.

Le casting est bon, l’histoire bien en place et le public répond présent. Qu’espérer pour la suite ?

La fin est prévue pour début Mars. C’est très difficile pour les autres comédies musicales du moment et on espère ne pas s’arrêter là. On pense déjà à la saison prochaine avec une reprise en Septembre, encore sur Paris, mais dans une plus grande salle avant de partir en tournée en Janvier 2016. Mais pour ça, il faut croiser les doigts !

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