Les forces de l’ordre des États-Unis et de l’Europe font le grand ménage du dark web en mettant hors ligne une panoplie de sites destinés à la vente de drogue sur le marché noir.
Orchestrée par Europol, Operation Onymous est certes la plus importante opération du genre à avoir été déployée sur la Toile à ce jour. Il s’agit de la dernière étape d’une enquête de 6 mois réalisée en collaboration avec les services policiers de 17 pays.
Une équipe de 40 agents spécialisés dans le numérique ont ainsi utilisé des connexions brouillées pour communiquer avec le quartier général de l’opération, situé au siège social d’Europol, afin de coordonner une série d’arrestations et la saisie de serveurs utilisés dans les bas fonds d’Internet dans le cadre de transactions liées à la drogue, aux armes à feu et aux tueurs à gages.
Silk Road 2.0, la plus importante cible
«Ceux qui cherchent à suivre les traces de présumés cybercriminels doivent comprendre que nous allons revenir autant de fois que nécessaire pour mettre un terme à ces bazars criminels en ligne. On ne se lassera pas.»
Toujours dans le cadre de cette opération, le FBI a annoncé ce jeudi l’arrestation de Blake Benthall, suspecté d’être l’administrateur du site Silk Road 2.0. Sans surprise, le FBI a annoncé du même coup la fermeture du site.
L’homme âgé de 26 ans est accusé de conspiration en vue de faire du trafic de drogue, conspiration à des fins de piratage informatique, conspiration dans le but de faire du trafic de faux documents et conspiration de blanchiment d’argent.
Comme le laisse entendre son nom, le site était censé ressusciter Silk Road, la populaire boutique en ligne de vente de produits et services illicites dont le fondateur présumé, Ross Ulbricht, a été arrêté en octobre 2013. L’homme attend toujours son procès après avoir plaidé non coupable en février dernier.
«Soyons clairs : Silk Road, sous quelque forme que ce soit, est un chemin qui mène tout droit en prison», a déclaré Preet Bharara, procureur de Manhattan dans un communiqué. «Ceux qui cherchent à suivre les traces de présumés cybercriminels doivent comprendre que nous allons revenir autant de fois que nécessaire pour mettre un terme à ces bazars criminels en ligne. On ne se lassera pas.»
Benthall a comparu devant un juge du tribunal fédéral de San Francisco hier matin. Il doit comparaître à nouveau aujourd’hui afin que l’on détermine s’il pourra être libéré sous caution.
Les autres berceaux d’activités criminelles en ligne
«Nous ne faisons que ce que les citoyens qui respectent la loi veulent que nous fassions, c’est à dire combattre le crime, peu importe où on le retrouve sur Internet. Ce fut une très bonne journée en termes opérationnels, nous sommes très heureux, mais notre travail se poursuit toujours.»
Outre Silk Road 2.0, un total de 413 services illicites basés sur le réseau anonyme Tor ont également été fermés. Cette liste fait notamment mention de Cloud 9, Hydra, BlueSky, Outlaw Market.
Concrètement, Operation Onymous se résume cette semaine à l’arrestation de 17 suspects à l’échelle mondiale et à des saisies de drogue, d’armes à feu, d’un million de dollars US en Bitcoins et d’une valeur totalisant 180 000€ en argent liquide et métaux précieux (or et argent).
Selon la National Crime Agency du Royaume-Uni, les arrestations britanniques impliquent un homme de 20 ans de Liverpool, un homme de 19 ans de New Waltham (au Lincolnshire), un homme de 30 ans de Cleethorpes, un homme de 29 ans de Aberdovey (au Pays de Galles) et un homme et une femme de 58 ans d’Aberdovey.
Les six suspects ont été interrogés puis libérés sous caution en attendant le dénouement de nouvelles enquêtes.
Le 5 novembre dernier, 2 hommes dans la trentaine ont été arrêtés à Dublin, où un centre de distribution de drogue a été perquisitionné. Les forces de l’ordre ont notamment saisi des documents liés à des comptes bancaires suisses, béliziens et polonais.
«Il s’agit d’un coup plutôt important», a déclaré Troels Oerting, dirigeant du Centre européen de lutte contre la cybercriminalité, au quotidien The Guardian. «Nous ne faisons que ce que les citoyens qui respectent la loi veulent que nous fassions, c’est à dire combattre le crime, peu importe où on le retrouve sur Internet. Ce fut une très bonne journée en termes opérationnels, nous sommes très heureux, mais notre travail se poursuit toujours.»