Les patrons se donneront-ils rendez-vous au Bel ébat à Evreux pour manifester leur colère ?
« Hollande, t’est foutu, les patrons sans dans la rue ». Rien de telle qu’une bonne petite manif pour faire céder le gouvernement. MM. Gattaz et compagnie ont décidé (?) d’adopter la méthode syndicale plus répandue à la CGT et FO qu’au MEDEF. M. Roux de Baizieu, vice-président de l’ancien CNPF, se plaint des mauvais traitements qu’infligeraient à l’entreprise MM. Hollande et Valls. Et pour les punir, le patronat français envisage (c’est du sérieux ?) de descendre dans la rue et de battre le pavé comme aux plus belles heures de la manif pour l’école dite libre sous François Mitterrand. Le problème c’est que les patrons sont moins nombreux que les catholiques intégristes ou pas. Ce que veut le MEDEF en plus du CICE et des 41 milliards sur trois ans, c’est la flexibilité, la suppression des 35 heures, la réforme du code du travail, l’abandon des seuils sociaux, le licenciement sans motif, j’en passe et des meilleures, autrement dit le patronat veut faire table rase des acquis fondant le modèle social français. Pour obtenir satisfaction, les patrons iraient-ils jusqu'à faire grève, à empêcher les trains de rouler, les camions de transporter, les avions de voler, les banques de banquer, les travailleurs de travailler ? Voilà un monde que je n’imaginais pas…surtout après les déclarations d’amour de M. Valls « j’aime l’entreprise » pour la version française ou « my government is pro business » pour la version anglaise. Je me serais trompé sur les intentions du Premier ministre ? Ce que les patrons veulent ce ne sont pas des mots d’amour mais des preuves d’amour. Mais les preuves ils les ont sous les yeux. C’est ce que qu’Edwy Plenel disait à Jean-Michel Apathie dans l’affaire Cahuzac. Le journaliste de RTL apostrophait le directeur de Médiapart ? « Où sont les preuves, je veux les preuves ! » disait l’un. « Les preuves ? Mais vous les avez sous les yeux » disait l’autre. On sait ce qu’il advint. M. Apathie eut bien du mal à reconnaître ses torts et sa mauvaise foi. M. Cahuzac avoua… Avant de voir les banderoles des patrons et le cortège des mal aimés, de l’eau va couler sous les ponts de Paris. Je ne doute pas que M. Gattaz va se reprendre. Cette volonté de manifester est pour lui comme un mauvais rêve, un cauchemar tout juste bon à titiller les guignols de l’info. Car en général, les patrons préfèrent la discrétion aux effusions. Comme au Luxembourg…