Je suis plutôt du genre à discret et observateur. « Il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler », « Se regarder scrupuleusement soi-même, ne regarder que discrètement les autres » … Ce genre de choses. Le problème c’est qu’au bout du compte, on finit surtout par prendre l’habitude de ne rien dire du tout.
En s’accordant un peu le bénéfice du doute, il est probable que sur le nombre de fois j’ai été à deux doigts de dire ce qui me brûlait les lèvres, la moyenne n’aurait pas été une si négative. Ce qui est certain, c’est que ne rien dire du tout ne va pas vous mener beaucoup plus loin que de dire de petites bêtises de temps à autres. Vous avez donc tout intérêt à vous y mettre un peu !
Pour tout un tas de gens, prendre la parole en réunion pour partager des idées (allant de franchement honteuses à absolument brillantes) semble être aussi naturel que de respirer. Si l’on se trouve du côté bleu de la roue Forté ou INTP/INTJ de la matrice Myers Brigg, pas de chance, prendre la parole dans une réunion est un effort. Heureusement, comme tout effort, il se saucissonne, se structure et on peut en faire quelque chose de surmontable.
Dans les paragraphes suivants, j’ai tenté de lister les niveaux de participation avec des exemples très simplistes. Ils ont l’avantage de montrer la différence que l’on peut faire et petit à petit sortir de son trou !
- Le muet
Je ne dis RIEN durant les réunions. J’ai le droit à la parole, j’ai des idées à partager mais je préfère prendre des notes et rebondir, via email, après coup. - Le catalyseur
La première marche à franchir est celle du catalyseur. Bien que très discret, il participe par moment pour semer des indices et influencer la discussion. Il ne s’attaque pas de manière frontale aux avis des autres, il indique plus ou moins naïvement qu’il existe d’autres options au fur et à mesure de la discussion.Exemple : Vous êtes dans une réunion visant à décider du restaurant à choisir pour un dîner d’équipe (je n’avais pas de meilleure idée !). La décision s’oriente vers un bar à vin. Vous dites : “Est-ce qu’on devrait aussi considérer un type de restaurant qui aille aussi aux végétariens ?”
- Le donneur de leçon
Cette catégorie est un désastre. Certes, ceux qui en font partie parlent plus et se mettent plus en danger en proposant leur point de vue… mais ils ne font (a) pas avancer le débat et (b) leur intervention ressemble surtout à un exutoire. D’ailleurs, le timing de leur intervention est souvent révélateur.Exemple : “Je vais déjà dans des bars à vins tous les weekends, je préfère un restaurant Thaï”.
- L’argumentateur
Revenons à la raison, si l’on à quelque chose à dire, c’est pour faire avancer le débat. Sans s’opposer idéologiquement aux autres, il va expliquer aux autres les arguments qui font qu’il a un point de vue différent. Exemple : “J’adore les bars à vin mais un bon tiers de l’équipe étant végétarienne on serait aussi bien chez un bon italien ou un restaurant Thaï.”
- Le vendeur de voiture
Tout en haut de la pyramide se trouve celui qui fera passer son opinion et qui changera le cours des décisions. Le vendeur de voiture déroule ses arguments mais surtout il vend sa proposition en fermant la discussion.Exemple : “J’adore les bars à vin mais un bon tiers de l’équipe étant végetarienne, on serait aussi bien chez un bon italien ou un restaurant Thaï. D’ailleurs, Michel du marketing connaît un excellent italien, il pourrait nous le réserver sans problème. Si vous êtes d’accord je lui envoie un email tout de suite ?”
Si tout le monde commence à un stade différent, la bonne nouvelle c’est qu’il en faut très peu pour passer d’un stade à un autre. Au delà du numéro de votre catégorie, l’idée à retenir c’est que l’on peut faire des progrès petit à petit, valider chaque étape et passer à la suivante.
Il vous faudra bien entendu un petit peu de confiance en vous (ça se gagne à l’usage) et un peu d’empathie : en écoutant mieux les autres, vous saurez mieux vous integrer dans la discussion.