I came to guard the PharaohBring him wine and womenOh Lord! Where is he now?We used call him the highest – till the wave took him down
I was born in the Holy LandThey told me it was by God’s commandWo! Where are the others from?I thought that we were the chosen – I must’ve been wrong
I loved to march with the SultanAnd his diamond turbanOh Lord! Then the world took holdLet go of the rope of God – for a handful of gold
I used to serve the EmpireOn which the sun set, neverOh! Now times have turnedWe thought our white skins would save us – then we got burned
Cette chanson écrite par Cat Stevens / Yusuf Islam figure sur son dernier album « Tell’Em I’m Gone », qu’il place sous le signe du Rhythm & Blues, influence musicale majeure pour lui et sa génération, et qu’il considère comme l’expression artistique de la lutte pour la liberté. Ce sont donc les pauvres, les opprimés, les esclaves, qu’il met en scène dans les chansons de cet album, soit par des textes de sa plume comme celui-ci, soit par des reprises comme « Big Boss Man » ou « Tell’Em I’m Gone (Take This Hammer »). Le texte de « I Was Raised in Babylon » est particulièrement intéressant, car il met en perspective géographique et historique (avec quelques approximations) les différentes cultures et religions, chacune se présentant comme unique détentrice et gardienne de LA vérité, mais étant balayée, tôt ou tard, par le vent de l’histoire. Connaissant l’évolution spirituelle de l’auteur, et l’utilisation actuelle de la religion dans les conflits armés et le terrorisme qui déchirent l’humanité, cette relativisation est pertinente, et l’on ne peut que souhaiter que l’auteur – et ses auditeurs – suivent ce chemin jusqu’au bout pour parvenir à la conclusion salvatrice : le doute, sur lequel peut fleurir l’intelligence et peut murir la tolérance.ALN
J’ai Grandi à Babylone
Nos grands prêtres à BabylonAu culte du soleil voulaient qu’on s’adonneOh ! Nous sommes-nous trompés ?On nous disait civilisés – Ces temps sont passésDu Pharaon j’étais gardienLui offrant femmes et vinSeigneur ! Où donc est Ra ?Nous l’appelions le très haut – Mais la vague l’emporta
C’est en Terre Sainte que je suis néOn me dit que Dieu nous l’a donnéeOh ! D’où viennent les autres, alors ?Je nous croyais le peuple élu – J’ai dû faire erreur
J’aimais marcher pour le SultanEt son turban de diamantsPuis le monde fut plus fortDe Dieu il lâcha la corde – pour une poignée d’or
Sur l’Empire que je servaisJamais soleil ne couchaitOh ! C’est bien passéCroyant nos peaux blanches invulnérables – nous fûmes brûlés
(Traduction – Adaptation : Polyphrène)