06/11/2014 Par Sandra BESSON
La France rattrape peu à peu son retard dans le domaine des énergies solaires, avec le lancement de la construction d’une centrale électrique solaire photovoltaïque qui aura la plus grande capacité d’Europe.
La France rattrape son retard dans le secteur des énergies solaires
La France commence à rattraper un peu son retard sur ses voisins dans le domaine de l’énergie solaire, et a lancé la construction de ce qui sera la plus grande centrale électrique solaire photovoltaïque d’Europe.
La capacité solaire a augmenté relativement lentement en France par rapport à l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie. Le pays comptait 5 095 MW de capacité photovoltaïque en Juin, pour seulement 1% de sa consommation totale d’énergie pour la première moitié de l’année, contre 37 000 MW en Allemagne.
La nouvelle usine de Cestas est un projet de 360 millions d’euros capable d’alimenter en électricité une ville de la taille de Bordeaux pendant une année.
Le projet est géré par Neoen, une compagnie créée par Jacques Veyrat, l’ancien directeur du groupe Louis Dreyfus.
L’installation de 300 mégawatts au sol sera connectée au réseau en Octobre 2015 et fournira de l’électricité pour 105 euros par mégawatt-heure sur 20 ans, un prix montrant que le solaire devient de plus en plus compétitif sur le marché de l’énergie, d’après ses développeurs.
Xavier Barbaro, directeur exécutif de Neoen, a comparé le projet à celui d’Hinkley Point C en Grande-Bretagne, qui recevra un prix garanti de l’énergie de 117 euros par MWh pendant 35 ans.
« Nous sommes en dessous du prix de la nouvelle élecricité nucléaire en Grande Bretagne. Donc la parité entre l’énergie nucléaire qui coûte de plus en plus et le solaire qui continue à baisser est en train de se produire, en 2014 » a déclaré Xavier Barbaro.
« Il y a quatre ou cinq ans, personne ne pensait que cela serait possible avant 2020 » a-t-il ajouté.
Le démarrage plus lent de la France lui a permis d’éviter l’effondrement de la bulle du solaire en Espagne, en République Tchèque et en Bulgarie, qui ont toutes mises en place des taxes sur les exploitants existants d’installations d’énergie renouvelable, provoquant une réaction violente des investisseurs.
Cela a aidé à convaincre les banques telles que la Société Générale de financer le projet de Neoen et d’attirer des fonds d’investissement comme KKB, Acofi et Omnes Capital.
« Nous avons du beaucoup expliquer, aux investisseurs et aux banques, pour leur montrer que ces projets étaient sans risque » a déclaré Xavier Barbaro. « Mais ce qui est appréciable en France c’est que les projets déjà en cours ne sont pas remis en question ».
Les panneaux solaires, fabriqués par les compagnies chinoises Yingli et Trina Solar et la compagnie Canadian Solar, seront construits et exploités par un consortium comprenant Eiffage et Schneider Electric.
« D’un investissement de 360 millions d’euros, la part revenant aux compagnies françaises sera d’au moins 50% » a ajouté Xavier Barbaro.
Sur le long terme, Neoen vise à installer 1000 MW de capacité d’ici 2017, soit environ la moitié en France et le reste dans des zones où le solaire atteint la « parité du réseau », le prix lorsqu’une source d’énergie ne nécessite plus de subventions.