C’était la soirée de clôture des dix ans de Free-mômes. C'était Turn off your brain, c’était Babylon Circus, c'étaient des joints, des citrouilles. C'était Haloween, et c'était ça aussi….
David, one man of Babylon Circus, montre la voie…
Il est à peine 18h30 et il fait déjà nuit. Normal on vient juste de se taper soixante minutes de sommeil de plus : c'est l'époque du passage de l'heure d'été à l'heure d'hiver, soi-disant pour faire des économies pour on ne sait qui, mais, évidemment, surtout pas pour nous, hein. Faut pas rêver. Bref, arrivé tout près de la MJC de Monistrol - co-organisateur de la soirée -, on pouvait entendre le son des guitares, de la batterie, un bruit sourd qui vous réchauffe le coeur et qui vous dit qu'il se passe – et qu'il va se passer – quelque chose de douillet ce soir. C'est le genre de nuit où vous avez envie de vous asseoir sur le trottoir et lever la tête pour regarder ces foutues étoiles. Un de ces moments où vous vous sentez seul au monde, et, le temps d'écraser une dernière clope, vous vous sentez alors un peu mieux à l'idée de rejoindre ce monde musical toujours si chaud, et pas seulement à cause de l'alcool. Souvent d'ailleurs on me demande si le rock a toujours ce côté drogue, excessif en lui. Ce à quoi je réponds qu'en général, si aujourd'hui un groupe veut réussir, il faut qu'il soit un minimum sérieux. Exemple : si tu arrives sur scène et que tu es complètement déchiré, bon, on ne te réinvitera pas pour le second tour. Les groupes savent que la place est chère, qu'il ne faut pas faire n'importe quoi. Ils sont très pros. Ce qui n'empêche pas de sa lâcher une fois le boulot fini,hein… On est humain, après tout.
Ce soir, c'était la dernière des quatre soirées des dix ans de free-mômes, cette asso 43 qui a organisé une floppée de concerts – Tryo, Manu Chao pour les derniers, mais la liste est bien sûr longue comme un paquet de bras -et dont les bénéfices des soirées vont à des associations caritatives en faveur des gosses. Ce soir, ce 31 octobre, jour d'Halloween, c'étaient Turn off your brain et Babylon Circus qui faisaient le show. Pour ma part, Free-mômes avait encore eu une fois la gentillesse de me tolérer, enfin surtout mes livres, me fournissant un petit stand où je pourrais fourguer ma came. Sur place, portes ouvertes, j'entrais dans la salle et découvrais les Babylon Circus en pleines balances. Manu et David, voices of the band, étaient déjà bien dans le rythme. Bon, après 1500 concerts et des brouettes, nul ne doute que les gars ont un chouia l'habitude de gérer l'histoire… Leur tournée , commencée il y a un an à Saint-Chamond City rock devait prendre fin le lendemain dans les Alpes-Maritimes. Pendant ce temps-là, j'en profitais pour taper la discussion avec Nico, l'un des chanteurs de Turn Off your Brain -soit, "Lâcher Prise" chez Will Shakepeare- Leur son, c'est un mélange d'électro et de rock, oui, bon, ok, électro-rock quoi. Avec des petits airs de Shaka Ponk, la découverte fut maximale. Mais on y reviendra.
trois garçons dans le vent… on l’espère du moins
Car une interviewe nous attend. Sandrine Claudy, chère consoeur journaliste de radio FM 43 – et dont vous voyez les photos dans ce gonzo report – nous amène dans la loge des Turn off. Inside, il y a Nico, David – qui, redescendu de la scène, et après un petit bisou et causette à la buvette, nous a rejoints- et votre serviteur qui a également eu l'honneur d'être interrogé par dame Sandrine. Alex, l'autre voix des Turn off, ne pourra être présent, peaufinant des ultimes réglages on stage. Dans la loge des Turn off, il y a des bonbons et un poster du dernier "Tortues Ninja" – ouais, je sais…- Sandrine prend alors son micro-enregistre-tout et nous voilà partie à raconter nos vies, enfin, du moins ce qu'il y a de racontable. L'interviewe doit être quelque part sur le net… Bon, on dira quand même que Nico est fan du groupe depuis leur premier EP, qui date d'une vingtaine d'années, donc : soit Nico est très jeune, soit David est un vieillard. Ou alors un peu des deux. Quoi qu'il en soit, il doit être toujours un peu trippant de jouer avec le groupe fétiche de son enfance, euh, bon, allez, adolescence. Mais il faut dire que Nico à l'habitude : non seulement il officie avec d'autres formations rock, mais il fait également partie de l'asso Free-mômes. Des concerts, l'homme en a vu et organisé un bon paquet : ainsi, nulle appréhension de jouer avec les anciens, mais toujours jeunes Babyloniens. David, lui, lâchera que le concert le plus éprouvant de sa longue carrière fut celui de Moscou, ou après une chute dans les escaliers menant aux loges, il tomba tout simplement dans le coma, ramenant hélas avec lui quelques séquelles. Meilleure nouvelle : une mini tournée en amérique du sud se profile. Quelques chaudes ambiances en perspective…et une tonne d'anecdotes à raconter à qui vous savez…
Turn off your brain nous a fait lâcher prise…
Après ça, il fallait attendre que l'épique de free-mômes ait fini de manger pour leur piquer une table qui ferait office de stand, le temps de rencontrer Romain Lubière, illustrateur reconnu sur sainté and the www – et qui faisait donc partie de l'orga free-mômes – mais aussi Kamel Zaidi, lui, plutôt versé théâtre stéphanois et qui, lui aussi, enfin vous savez, free-mômes, etc etc. Le repas avalé, les assiettes débarrassées – ça avait l'air bon en plus – du poulet et du gratin si mes souvenirs sont bons – je retournais la table afin de pouvoir y déposer quelques livres rock. À côté de moi, des vendeuses de bijoux et de l'autre, Amnesty International. Initialement prévu pour 20h30, il est plus de 21h15 lorsque Turn Off Your Brain balance la sauce. Les lumières s'éteignent et il y a bien déjà 400 personnes à l'intérieur de la MJC, la plupart entre 25 et 35 ans. Le concert du groupe est vraiment bon. Je connaissais pour avoir écouté sur Internet, mais leur show prend vraiment toute son ampleur sur scène. Le public l'a d'ailleurs bien compris : il rentre dans la danse, se laisse captiver par les trois compères – il ne faut en effet pas oublier Damien derrière les ordis -notons-le pour l'anecdote, issus du fameux combo Shaman Tribu – dont j'apprendrais que l'arrêt est, entre autres, dû aux convictions bouddhistes du leader… qui ne collaient plus vraiment avec une vie rock. Tu m’étonnes ! Bon, vous l'aurez compris, le concert fut une réussite, on déplorera juste ne pas avoir de cd à écouter pour chez soi, le groupe n'ayant prévu une galette que pour fin 2015. Pas pressés hein dans le 43 ! Bon ok, ça coûte des thunes aussi, je sais.
Ce qu'il y a bien quand tu connais un peu de monde qui t'apprécie – ouf c'est le cas – c'est qu'on t'offre des bières en veux-tu en-voilà. Trois bières offertes en cinq minutes, il fallait évidemment être poli et faire honneur à l'amitié des trois amigos. Bref, entre la musique et les boissons, on ne manquait de rien. Quoi, les filles ? Hum vaste sujet ça, non ? On y reviendra… ou pas. Faudrait pas non plus voir à oublier ces discussions passionnées avec les gentils gens venus discuter musique avec votre scribouilleur : tel me faisait un grand exposé – bien complet, d'ailleurs – sur le punk anglais et français, ou tel autre faisant ses études au Canada, venant recharger des batteries rock français – accompagné d'une fort belle amie américaine from Chicago, notons-le – La musique, puisque cela reste malgré tout le point central de ce report – quoique… – était repartie de plus belle avec Babylon Circus qui chauffait chauffait chauffait et chauffait encore un peu plus la salle. La jauge avait atteint les 700 à 800 personnes qui n'avaient donc plus que d'yeux pour David et Manu from Babylon Circus band. La musique, leur musique, c'est hummm un style rock-reggae-world, un truc dans le genre en tout cas. Et surtout quelque chose qui dégage des bonnes vibes – prononcez "vaïbe", from vibrations. Ils viennent défendre leur denier né " Never Stop" et oui on aimerait qu'ils n'arrêtent pas. D'ailleurs, ils n'en ont nullement l'attention. Le public, lui, est encore monté d'un cran dans la chaleur. On sent que les gens sont bien : ce soir, on oublie toute la merde du quotidien, on oublie François Hollande, on oublie que sa chérie vient de vous larguer, que votre meilleur copain vous l'a piqué – arghh !!! – et on ne pense qu'à une chose, être cool et surtout positif. Bon sang, à deux doigts de ressembler à l'humanité cette chose-là. En tout cas, Babylon Circus, pour son 1532 ème concert – ou le 1647ème en fait ? – a encore assuré, ce dont on ne doutait point.
Quand on vous dit qu’il faisait chaud…
Et comme dans tout rêve, il y a un réveil. Les lumières refont leur apparition, une partie du public part retrouver les méchants clowns pour leur faire une tête au carré – c'est Halloween, n'oubliez pas m'sieur dame – tandis que l'autre partie reste boire bière sur bière en refaisant les concerts. Les fans s'agglutinent bien vite autour du stand merch' de Babylon Circus, mais, horreur, malheur, le stand est vide ! Attention, entendez bien par là qu'il y a effectivement des tee-shirts – certains d'ailleurs inspirés par Orange mécanique de Kubrick- et autres joyeux cds, mais personne pour les vendre. Enfin, least but not last, après dix loooooooooooongueeeeeeeees minutes d'attente voilà enfin les deux preux chevaliers, nos héros du soir, Manu et David, encore tout chaud, tout mouillé de sueur. Eux-mêmes effectueront ainsi la vente, dédicaçant ci et là moult objets qui, nul doute, finiront dans les chambres des fans énamourés. On apercevait également Bertrand, le boss de l'asso – même s'il refusera ce terme – qui arrivait au stand dans un pyjama blanc, ou plutôt, devrais-je dire un tee-shirt babylonien bien bien trop grand pour lui.
La soirée tirait doucement à sa fin. L'asso avait la gentillesse de nous filer quelques… bières. Après une dernière série de descentes, il était temps de remettre les livres dans la sacoche et repartir vers les étoiles voir ce qu'elles racontaient. Bon, ok, pas grand chose. À part, qu'elles seront toujours là dans un paquet de siècles tandis que mon corps et mon art seront devenus un tas de cendres puisqu'à coup sûr, l'humanité n'existera plus, remplacée par des machines : les présentateurs d'I télé auront ainsi toujours le même sourire mécanique. Mais je divague, je divague…