Le style de "Massive Addictive" reste à quelques écarts le même que celui des précédents albums, et les titres sont toujours si courts. Mais quelque chose a bien changé. Tout d'abord, le growler : le "chanteur" de Scarpoint Henrik Englund possède une voix un peu plus étouffée que celle de l'ancien, mais compense par une belle présence scénique. Ensuite, l'électro est plus présent, sans pour autant prendre le dessus. L'album est encore plus dynamique et accrocheur que "The Nexus", avec des rythmes beaucoup plus heavy comme sur le pont de "Dynamite", sur "Digital World" ou encore "Exhale".
Mais commençons par le début. "Dynamite" est une entrée en matière explosive. Le single "Drop Dead Cynical" est un titre très sautillant et intègre un interlude digne d'une rave-party. Puis le piano fait son apparition sur "Trinity" avec un refrain très marquant. On s'attendait sans doute à quelque chose de plus percutant pour le titre éponyme "Massive Addictive". Le meilleur morceau est incontestablement "Digital World", très puissant. S'ensuit "True", très belle ballade dans l'esprit du précédent "Burn With Me". "Unreal" est bien pêchue : agréablement surpris par le petit rugissement d'Elize sur la première strophe. La seconde ballade "Over And Done" est plutôt inhabituelle dans le style. "Danger Zone" commence par une strophe en scream, mais qui n'a pas autant d'effet que celle de "Mechanical Illusion" du précédent album. "Skyline" et "An Ordinary Abnormality" sont plus classiques. Le dernier titre "Exhale" a un rythme de batterie peu commun chez Amaranthe. On aurait bien vu le dernier refrain monté d'un ton après la pause pour relancer le morceau. La version bonus de l'album nous gâte de deux versions acoustiques : "Trinity" et "True", qui permettent d'entendre les voix des chanteurs au naturel, sans artifices. La voix d'Elize y est plus pure.
Il est vrai que si l'on enlève les guitares, les titres font directement concurrence à Rihanna et Miley Cyrus. Mais le mélange fonctionne. C'est sûr qu'il ne s'agira pas de l'album métal de l'année. Mais de temps en temps, un peu de simplicité fait du bien. On a parfois besoin de simplement laisser filer la musique en secouant la tête et sans se poser de questions, sans essayer de chercher à analyser et à comprendre le pourquoi du comment.
Alors oui, on vous l'accorde, l'album est trop propre – même les versions acoustiques sont trop précises et calculées – mais MASSIVE ADDICTIVE est une petite bombe qui ne demande qu'à exploser en live. Et je suis certain qu'elle doit faire des ravages !