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Frondeurs : la démocratie que l’on assassine

Publié le 06 novembre 2014 par Demosthene @BrebisG

Les médias de tout bord et tout support se gargarisent actuellement de ceux qu’ils appellent les « frondeurs ».

Inconscients de leurs propres propos, moutons ou simples benêts, ils en viennent à oublier le rôle que tient un député au sein de notre république vieillissante et de moins en moins… démocratique.

Comme le rappelle si bien le site de la Direction de l’information légale et administrative (http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/fonctionnement/parlement/definition/qu-est-ce-qu-depute.html) : « le député est un élu qui, à l’assemblée nationale, participe au travail législatif et au travail du contrôle du gouvernement. »

Cela comprend notamment, en dehors du travail législatif :

  • interroger le gouvernement, examiner son action au sein d’une commission, voire, s’il est rapporteur spécial au sein de la commission des finances, contrôler l’emploi de l’argent public.
  • en signant une motion de censure qui sera soumise au vote de l’ensemble des députés, mettre en cause la responsabilité du Gouvernement.

Bien qu’élu dans le cadre d’une circonscription, chaque député, compte tenu de la mission de vote de la loi et de contrôle de l’action du gouvernement dévolue à l’Assemblée nationale, représente la Nation tout entière et est à ce titre détenteur d’un mandat national.

Représenter la nation tout entière n’est pas qu’une précision géographique. C’est aussi une précision éthique.

Le député ne représente son simple bord politique mais l’ensemble des citoyens français, quelle que soit leur orientation politique.

Que l’on soit d’accord avec eux ou non, ceux que les médias appellent frondeurs sont donc des députés qui font leur travail de représentation et sont fidèles à leur mission.

Le système bipolaire que les deux principaux partis politiques essaient de nous imposer aujourd’hui est pernicieux et contrevient au principe constitutionnel du gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple. Il tend à faire du travail de l’assemblée une chambre au service d’une majorité en cours, dont le simple rôle serait celui de valider des décisions gouvernementales édictées par leur courant politique. Et ainsi donc transformer la constitution en gouvernement du peuple par les députés pour le gouvernement en place.

En appelant frondeurs des députés qui participent activement au processus démocratique via le débat et la contradiction, c’est la démocratie qu’on assassine.

L’article 26 de la constitution du 4 octobre 1958 (http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur.5074.html#titre4) , précise que « Aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions. »

A l’heure actuelle, ce ne sont pas les tribunaux qui jugent mais les médias. Et les dégâts sont bien pires. A force de nommer « frondeurs » de façon continuelle ces députés libres d’esprit, ils finissent par convaincre la population que le regard critique que doit avoir tout député sur le travail du gouvernement est une coupable trahison.


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