« ACF, de par sa présence antérieure dans le pays, a fait partie des premiers acteurs à agir. En soutien au ministère de la santé, l’organisation est en charge d’un des dispositifs clés dans la lutte contre Ebola. C’est ce que l’on appelle le « contact tracing » qui consiste tout simplement à avoir un contact visuel quotidien durant 21 jours, qui correspond à la période d’incubation maximum, avec toutes les personnes qui ont été en contact avec un malade Ebola. C’est un dispositif énorme qui représente sur la ville de Monrovia 300 salariés qui vont visiter environ 5000 personnes ayant été en contact avec des malades. Ce dispositif est le seul moyen efficace pour stopper définitivement l’épidémie. Cela permet de repérer et d’isoler très rapidement les personnes présentant des symptômes, de les référer à un centre de santé et empêcher que cette personne n’en contamine d’autres. ACF est également très actif sur la promotion de l’hygiène et distribue des kits d’hygiène et des solutions chlorés qui permettent de diminuer le risque de contamination. Nous intervenons également en soutien psychosocial pour aider les familles touchées par le virus : Ce sont des familles qui ont perdues un de leur membre, des familles qui sont très démunies. Parfois une famille a perdu plusieurs de ses membres. Dans certains cas ce sont des survivants qui ont réussi à survivre à la maladie mais restent très stigmatisés à leur retour dans la communauté. Il y a une double peine pour eux et il y a une réelle nécessité de les aider, de les soutenir et de les réinsérer dans la société. Enfin, fidèle à son mandat, ACF travaille activement sur la nutrition et cela va devenir de plus en plus important avec la crise économique qui va s’ajouter à la crise Ebola. »
Quelles sont les conditions de travail et de vie pour les équipes confrontées à l’épidémie d’Ebola ?
« La vie reprend son court à Monrovia même si nous avons appris à vivre avec Ebola. Nous vivons presque normalement, mais il y a par exemple un couvre-feu, le chlore est omniprésent, nous nous lavons les mains au minimum 30 fois par jours, parfois plus, et puis on prend notre température avant de rentrer dans tout bâtiment mais finalement tout le monde l’accepte car cela fait partie des mesures qui sont prises pour nous protéger. C’est vrai que la présence d’Ebola autour de nous est très stressante mais si le stress est une source de fatigue c’est aussi notre meilleur allié dans ce contexte. Il nous rappelle en permanence que nous devons être toujours vigilants. Pour le moment, nous nous réjouissons surtout que malgré l’importance du nombre de personnels déployé par ACF, aucun n’ait contracté le virus à ce jour. Il faut se protéger bien entendu, faire attention et cela permet de limiter les risques. Quelques reflexes et petits équipements permettent de bien se protéger contre Ebola, de pouvoir continuer à travailler et à être efficace. Nos équipes ont reçu un kit de protection qu’elles emmènent à leur domicile par exemple, pour se protéger eux et leur famille. »