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Conférence sur le développement économique et social : L’amélioration du climat des affaires, un impératif pour la croissance et l’emploi (synthèse des Interventions)

Publié le 06 novembre 2014 par Ouadayazid1

 

Conférence sur le développement économique et social : L’amélioration du climat des affaires, un impératif pour la croissance et l’emploi (synthèse des Interventions) D.R

L’amélioration du climat des affaires et de l’investissement en Algérie a été relevée, mardi dernier, lors de la première journée de la conférence sur le développement économique et social, comme une exigence de premier plan pour créer la croissance et l’emploi.

En ouvrant les travaux de cette rencontre de trois jours, le Premier ministre,  Abdelmalek Sellal, a été catégorique sur la question de l’encouragement des investissements en soulignant que l’économie nationale est ouverte à tous les partenaires de l’Algérie mais tout en préservant les intérêts nationaux. «Nos lois protègent tous les partenaires, il est vrai que nous avons  des principes qui préservent nos intérêts, mais nous travaillons avec tous les partenaires, qu’ils soient nationaux ou étrangers, car l’essentiel pour le gouvernement est de créer la richesse», a-t-il déclaré devant les participants.  À ce titre, le chef de l’exécutif a tenu à préciser que le gouvernement œuvrait à améliorer les conditions de la compétitivité en mettant l’entreprise nationale au cœur de sa démarche visant l’amélioration du climat des affaires.


Dans les nouvelles orientations du gouvernement concernant l’investissement, les entreprises publiques seront désormais mises à contribution dans le financement  des projets d’investissements publics, assumé essentiellement, jusqu’ici, par l’État, a-t-il insisté. En outre, les actions du gouvernement seront également focalisées sur l’émergence d’une économie du savoir avec l’encouragement de l’innovation et la création des start-up. M. Sellal a annoncé, dans ce cadre, la création prochaine en Algérie d’une académie internationale de la connaissance dont les membres seront choisis  parmi des personnalités scientifiques de renommée mondiale.


De son côté, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a indiqué que la révision du code des investissements répondait au besoin d’en faire un texte de loi plus fluide et compétitif à l’image de ce qui se fait de par le monde. M. Bouchouareb a reconnu, à ce propos, «les faiblesses incontestables» du dispositif réglementaire régissant l’investissement et pour lesquelles le gouvernement est résolu à apporter des réponses novatrices qui satisfassent les attentes des investisseurs nationaux et étrangers. Rappelant les multiples avantages fiscaux accordés aux investisseurs par les différentes lois de finances, le ministre des Finances, Mohamed Djellab, a affirmé que son département était disposé à renforcer les actions du gouvernement dans le processus de réindustrialisations du pays.


Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens  (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a appelé, quant à lui, à l’identification des écueils auxquels font face l’entreprise et son environnement, comme première étape de l’amélioration du climat des affaires en Algérie.


En outre, il a plaidé pour la suppression de la «dualité» entre les  entreprises publiques et privées, estimant qu’elles doivent jouir des mêmes avantages puisqu’elles  créent la dynamique économique et apportent de la valeur ajoutée. Le patronat, représenté par le président de la Confédération générale  des entreprises algériennes, Habib Yousfi, a insisté sur la nécessité de  focaliser l’effort de l’investissement sur le secteur de l’agriculture notamment, tout en appelant, par la même occasion, à l’implication de toutes les parties prenantes dans le processus de réindustrialisation engagé par l’État.


 

  Climat des affaires en Algérie  L'approche d'évaluation de la BM critiquée

 

La méthode d'évaluation du climat des affaires par la Banque mondiale a été critiquée hier par des participants lors de la Conférence nationale sur le développement économique, appelant à sa révision afin de mieux refléter les efforts de l’Algérie en la matière. Intervenant à une table ronde lors de cette conférence qui se tient du 4 au 6 novembre à Club des Pins, le représentant du ministère du Commerce, El-Hadi Bakir, a considéré que l’Algérie avait engagé de gros efforts, durant ces dernières années, qui devaient se traduire plutôt par une avancée dans le  classement annuel «Doing business» de la BM que d'un recul. À ce propos, il a constaté que l'institution de Bretton Woods avait négligé certains critères significatifs qui devaient améliorer le classement de l’Algérie, dont notamment celui de la profitabilité. Certes, a-t-il noté, «les entreprises rencontrent beaucoup de difficultés en Algérie, mais elles génèrent, assurément, des bénéfices très importants, un aspect négligé par «Doing business». Même avis partagé par un conseiller auprès du ministre de la Justice, Aziz Aimene, qui a indiqué que les réformes engagées par le gouvernement, au cours de ces dernières années, n'étaient pas prises en considération par les auteurs du rapport de «Doing business». D'autres participants à cette table ronde ont même mis en cause la crédibilité du classement «Doing business» qui place le Rwanda et la Namibie avant la Chine en dépit du dynamisme économique de ce pays asiatique. Un représentant de la direction générale des impôts (DGI), Abdelaziz Mehsas, a même accusé les collaborateurs de la BM, qui mènent l’étude  «Doing business» en Algérie, de «biaiser» les résultats de cette enquête. «Ce classement est une aberration qui démontre la méconnaissance,  voire l’ignorance des consultants de la BM qui travaillent seulement avec les entreprises et les experts de leur choix», a-t-il déploré. Présent à cette rencontre, le représentant permanant de la BM en Algérie, Emmanuel Noubissie Ngankam, a reconnu que «Doing business» est un instrument qui a des imperfections et nécessitant donc, des améliorations, mais que c'est un «outil pertinent». Selon lui, la question de fond que l'Algérie doit poser est de savoir comment améliorer l’environnement des affaires et soutenir  l’appareil de production pour éradiquer le chômage et sortir de l’économie mono-exportatrice.



 

Abdelhak Lamiri, expert : « Il y a beaucoup de rattrapages à opérer »

La nécessité d’une cohérence de la politique industrielle et d’un environnement propice au changement de régime de croissance, objectifs portés dans le plan d’action du gouvernement, tels sont les deux principaux éléments qui véhiculent la réflexion sur le modèle de développement économique et social à adopter pour la phase à venir. Une perspective qui tire son fondement des enjeux et défis, que le pays doit affronter, au cours des prochaines années. Les hydrocarbures, certes, continuent de conforter la situation financière de l’Algérie, mais cette donne n’est pas statique, l’instabilité des cours du pétrole étant là pour rappeler l’urgence d’investir dans d’autres activités à rendement sûr et durable. Cette orientation qui répond à l’obligation, et non plus à la volonté de l’État, d’aller vers une restructuration de son économie exige de l’Algérie, en priorité, d’améliorer l’efficacité de son action, et d’agir dans un cadre concerté avec l’ensemble de ses partenaires pour inscrire l’économie nationale dans une logique de croissance dynamique et durable. La mise en œuvre d’une stratégie industrielle intégrée, sur la base d’avantages comparatifs, en harmonie avec les spécifités de chaque région, et les besoins en matière de développement doit prendre en considération plusieurs préalables, entre autres, la libération des initiatives entrepreneuriales, l’apprentissage, l’innovation, le soutient à la création et le développement de la PME, la facilitation du crédit bancaire, l’assouplissement des procédures administratives,  l’accompagnement à l’exportation, et une spécialisation dans les filières industrielles à valeur ajoutée. Nul ne peut nier les efforts de l’État qui a entrepris d’importantes réformes pour faciliter l’acte d’investir, d’autres mesures étant en cours, mais il s’agira d’œuvrer pour la création d’un climat des affaires qui soit incitatif et avantageux pour l’investissement tout en plaçant les intérêts économiques du pays au centre de cette stratégie. L’intervention de Abdelhak Lamiri, expert, lors de la deuxième journée de la conférence sur le développement économique et social a mis en avant cette nécessité d’inscrire l’économie nationale dans une logique de croissance durable dans le cadre d’une «stratégie globale». Il s’agira autrement dit, d’affiner une vision. Aussi, «pour construire des entreprises compétitives, de classe mondiale», deux facteurs de réussite sont nécessaires, à savoir, «la gestion de l’intelligence humaine et l’information». Dans l’étape actuelle, «il y a beaucoup de rattrapages» à opérer en matière «d’éthique et d’économie du savoir», fera remarquer M. Lamiri. En fait, il faut «une industrie de l’expertise qui soit performante», changer radicalement le mode de management au niveau des entreprises, mais aussi, de l’administration». L’effort devra également porter sur la qualité de l’éducation et le développement de la recherche-développement, deux éléments essentiels, estime l’expert qui mettra l’accent, à ce propos, sur la nécessité de consacrer un espace plus significatif au management au sein de l’entreprise car le «financement à lui seul ne suffit pas». Au titre des recommandations, il plaidera pour un «cadre stratégique durable, global et cohérent», «une stabilité des structures et des attentes vis-à-vis des entreprises», «une décentralisation et gestion par objectifs à tous les nivaux», «utiliser 4 à 5% de la VA pour opérer les rattrapages». Abdelhak Lamiri recommande également d’appliquer les lois managériales de la transparence et du management par les résultats aussi bien pour les entreprises que pour les institutions à but non lucratif». Une vision partagée par le ministre de l’Industrie et des Mines qui a souligné les contraintes rencontrées à ce niveau  pour rappeler que seules 10% des entreprises publiques arrivent à réaliser un chiffre d’affaires de 2 milliards de dinars alors que sur une durée de quatre ans, seuls 9% des moyens financiers affectés à la formation ont été consommés. Abdeslam Bouchouareb a voulu ainsi mettre en évidence toutes les difficultés à opérer un changement immédiat au plan organisationnel.
D. Akila


 

Le DG des Douanes l’a annoncé : « Un cadre législatif en cours d’élaboration pour optimiser la lutte contre la contrefaçon »

La lutte contre la contrefaçon devra enregistrer une amélioration à la faveur d’une nouveau cadre législatif, en cours d’élaboration, initié par la douane.


C’est ce qu’a affirmé, hier, le directeur général des douanes, lors de son intervention à la conférence nationale sur le développement économique et social. Mohammed Abdou Bouderbala a également souligné le rôle de l’institution dans l’amélioration du climat des affaires, dans l’accompagnement de l’entreprise et la facilitation de l’investissement, a indiqué que l’ensemble des procédures de dédouanement, dans le cadre des activités commerciales, sont automatisées grâce au système d’information et de gestion automatisée des douanes (SIGAD). Le SIGAD couvre actuellement près de 98% des opérations du commerce international, et devra encore se consolider davantage dans le cadre du SIGAD  II, en cours d’élaboration.


À ce propos, le DG des douanes a affirmé que 1.969 connexions à distance au SIGAD sont établies, et qu’il est prévu que les délais de dédouanement via le SIGAD II seront réduits.


Dans le cadre des actions visant la simplification des procédures de contrôle de marchandises, notamment, il sera question de réduire les délais de l’accomplissement des formalités administratives particulières (FAP) grâce au guichet unique, d’assurer la coordination des contrôles effectués par les services relevant du ministère du Commerce, en matière de conformité, et les services des douanes (visite des marchandises) pour mieux alléger le dédouanement, et le faciliter davantage à travers une meilleure gestion des enceintes portuaires (terminaux portuaires à conteneurs). En fait, l’administration douanière évolue vers des misions économiques qui consistent en la protection de la production nationale. Il s’agira, a affirmé le premier responsable des douanes, de «concilier la fonction de contrôle et de facilitation de l’investissement et de la production». La démarche, dans sa globalité tend «à professionnaliser les douanes», à opérer un «rapprochement avec l’usager», a précisé Mohammed Abdou Bouderbala.

 

 

D. Akila

http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/68916


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