La semaine dernière, nous avions pu découvrir l’histoire singulière de ce lieu. D’ailleurs, le nombre élevé de visites a prouvé une fois de plus que Rocamadour suscite un intérêt certain. Et pour cause !
Aujourd’hui, partons visiter la cité, bâtie sur trois étages : en haut, le château ; en bas, le village ; et enfin, accroché à la falaise, le sanctuaire.
Le château a été construit pour protéger le sanctuaire, en interdisant aux assaillants d’y accéder par le haut de la falaise. Construit à la fin du XIIIe siècle, il fut profondément remanié au XIXe siècle. Il n’en reste que les remparts d’origine, ouverts au public, mais dont la visite a pour unique intérêt d’embrasser toute la vallée de l’Alzou et de bénéficier d’une vue exceptionnelle et vertigineuse sur le reste de la ville. Quant au château, il est privé.
Pour descendre, empruntez l’ascenseur sous-terrain ou, beaucoup mieux, le chemin de Croix, que vous parcourez d’ailleurs à l’envers, en débutant par la vaste grotte de la Résurrection. L’endroit est ombragé et permet de rentrer peu à peu dans l’esprit du lieu.
Vous arrivez alors dans le sanctuaire. C’est à la fois petit et majestueux.
Petit, car le parvis central l’est assurément. Majestueux, car il est entouré des 8 chapelles – en réalité, 6 chapelles, une basilique et une crypte – sans oublier l’ombre menaçante et protectrice de la falaise.
La chapelle Saint-Michel, sans doute la plus émouvante, est celle du premier prieuré bénédictin. Ouverte au public uniquement dans le cadre des visites organisées par le sanctuaire, on y accède par un étroit et sombre escalier. Elle est collée à la falaise, qui en forme la moitié des murs et du toit, décorée de fresques magnifiques et dotée d’une abside en cul-de-four. C’est une merveille d’art roman : pureté des lignes, sobriété des formes, peintures émouvantes. Des fresques extérieures sont visibles sur son chevet : incroyable, les couleurs sont toujours présentes, après huit siècles dans le froid, la pluie et le soleil. C’est beau.
Adossée à la falaise, la chapelle Notre-Dame est le cœur du sanctuaire : c’est là que trône la Vierge noire, habillée les jours de fête. De nombreux ex-voto, plaques ou maquettes de bateau, témoignent de la vénération des fidèles. De là, on peut accéder à la basilique Saint-Sauveur, qui est la plus grande église de Rocamadour : admirez l’équilibre des volumes et le style roman tardif qui annonce l’aube du gothique ainsi que l’orgue, de facture récente. Sa division en deux nefs parallèles est ancienne : une partie était utilisée par les pèlerins, l’autre par les moines. Le chœur repose entièrement sur la crypte, accessible par le parvis. C’est là que le corps d’Amadour reposait jusqu’à son démembrement par les Protestants durant les guerres de religion. Tout est calme.
De l’autre côté de la place se situent les petites chapelles Saint-Blaise et Sainte-Anne, dont le mobilier est plus récent, notamment un retable baroque de toute splendeur. Enfin, observez la chapelle Saint-Jean-Baptiste, servant désormais de baptistère, qui a été décorée au XIXe siècle de fresques représentant les personnages illustres ayant visité le sanctuaire, dans un style presque troubadour. Fortement restauré également le palais abbatial, actuel musée d’art sacré… que je n’ai pas visité ! Malgré sa construction sur plus de huit siècles, l’ensemble est très homogène.
En descendant encore, passons sous la Porte Sainte qui délimite l’entrée du sanctuaire et empruntons le Grand escalier (216 marches), gravi par les pèlerins à genoux. Nous arrivons dans le village. L’unique rue est délimitée par des portes fortifiées, rappel de l’histoire tumultueuse de la cité. Les maisons sont belles et bien entretenues, utilisées principalement par des magasins de souvenirs en tout genre et autres restaurants. Faîtes abstraction des vêtements Made in China et des vraies-fausses poteries artisanales ! Evidemment, cela tranche avec la quiétude et le silence du sanctuaire…
Voilà, brièvement, un aperçu de cette cité qui porte vers le haut, dans tous les sens du terme.
Dernier conseil : préférez les visites avec un bénévole du sanctuaire : c’est passionnant, gratuit et vous avez accès aux chapelles fermées habituellement au public. L’été, la dernière visite est assurée par le recteur du sanctuaire : succès garanti !
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