C'est l'histoire d'une ourse danseuse,
d'un cerf amoureux d'une louve, d'un livre qui a perdu sa première
page, d'un petit chat à la recherche de son ballon, d'un bison
musicien ou jardinier et d'un lapin blanc. C'est aussi et surtout une
histoire de rencontres, de trajectoires à priori éloignées qui
vont finir par se croiser. Dans cette histoire, on n'est rien d'autre
que ce que l'on est. Et dans la tempête, certains sont contents
d'avoir un grand frère, d'autres se débrouillent tout seul,
d'autres aimeraient que quelqu'un soit là, tandis que d'autres encore
jouent les protecteurs en attendant que les choses se
calment.
Résumée comme cela, cette histoire peut paraître
confuse, elle peut sembler n'avoir ni queue ni tête. Or c'est tout
le contraire. Je n'ai malheureusement pas le talent de conteur de
Mélanie Rutten. Si vous vous laissez prendre par la main, elle vous
emmènera dans son univers tendre et poétique. Vous comprendrez d'où
vient la source des jours, surtout si comme moi vous avez eu la
chance de lire son précédent album, « L'ombre de chacun ».
On retrouve ici les mêmes personnages et l'on remonte à l'origine
de leur rencontre.
Une fois encore c'est un livre qui se
mérite : beaucoup d'ellipses, beaucoup d'implicite, une
multitude d'interprétations possibles. Et une fois encore Mélanie
Rutten enchante par son trait coloré, inventif et plein de douceur.
Elle nous offre une parenthèse hors du temps et du triste quotidien,
un voyage dépaysant vers une contrée où il fait bon vivre. C'est simple, c'est beau, tout en émotion. C'est à des années
lumière de ce que j'ai l'habitude de fréquenter mais qu'est-ce que
c'est bon !
La source des jours de Mélanie Rutten. MeMo,
2014. 52 pages. 17,00 euros.
Je ne pouvais partager cette
lecture qu'avec Moka. C'est à elle que je dois ma découverte de
Mélanie Rutten et j'espère que nous lirons ensemble bien d'autres
album de cette grande artiste.