Pas toujours chic dans les conditions dans lesquelles il travaillait ses poumons et son mollet, mais il courait depuis presque 8 ans. 6 Officiellement, mais deux avant de vraiment courir, il se préparait déjà à tout ça depuis plusieurs années alors on pouvait dire que cela faisait 8 ans qu'il foulait la route d'un pied alerte.
Mais il courait. Avait l'impression d'améliorer ses temps. C'est facile quand c'est nous qui tenons le chrono. On triche un peu au début. Un peu aussi au milieu ("Oh! Je l'avais accroché?"), à la fin des fois, quand on voit le fil d'arrivée.
Oui, sa compagnie avait perdu beaucoup de lustre, mais avant lui, elle était déjà ne chute libre. Il lui restait deux ans de contrat à travailler et il avait un calendrier mental qui fonctionnait à rebours. Comme on se fait un calendrier de l'avant pour ses vacances ou pour Noël, il savait déjà quand il quitterait la compagnie qui l'avait engagé.
Et à chaque fois, avec un grand "PFFF!" de rejet de l'idée, il se convaincait qu'à 69 ans, il avait encore tout ce qu'il fallait pour courir.
Ce dernier marathon le prouverait.
Il le pensait mais gardait le regard pointé vers le sol.
Un sol qu'il foulerait pour un dernier marathon d'un pas vieilli.
Il inspirait encore, mais parfois pas dans la direction généralement souhaitée.
Puis, la course arriva. Et Il fût tout simplement désastreux.
Lui qui avait souvent terminé premier entre 2008 et 2009 termina entre la sept cent millionnième place et la six cent cinquante millionnième place.
De plus, au travail, un nouveau conseil de travail, né d'une fusion plus ou moins malsaine, allait devoir être consulté pour chaque décision qu'il prendrait et PIRE, bien souvent ce seraient eux qui prendraient la/les décisions, sans même vraiment se soucier de son avis.
Ses deux prochaines années seraient misérables.