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Baiser XVII

Par Vertuchou

Cette même pourpre que le matin dépose
Sur la rose humide de rosée nocturne

Rosit aussi la bouche de ma maîtresse au matin,
Mouillée toute une longue nuit de mes baisers.

La candeur de neige de son visage la couronne
Comme une vierge tenant une violette dans sa main blanche,

Comme une première cerise brille sous les fleurs tardives
Lorsqu’été et printemps voisinent dans l’arbre.

Pauvre de moi ! Pourquoi faut-il, alors qu’avec violence tu livres
Ta bouche, que je doive m'éloigner de ton lit ?

Veille, ma belle, à garder sur tes lèvres ce rose
Jusqu’à ce que le calme obscur de la nuit me rende à toi ;

Si pourtant elles devaient d’ici là cueillir les baisers d’un autre
Qu’elles en deviennent plus pâles que mes joues;

Jean Second


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