Avec : Brad Dourif, Jennifer Tilly, Katherine Heigl, Nick Stabile, John Ritter, Gordon Michael Woolvett, Lawrence Dane, Alexis Arquette, James Gallanders, Michael Johnson...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 29.
Date de sortie : 10 mars 1999.
Synopsis : La poupée Chucky n'est plus qu'un infâme bout de chiffon et de plastique tout juste bon à jeter aux ordures. Mais Lee Ray, tueur en série officiellement mort depuis une dizaine d'années, habite encore sa carcasse en charpie. La pulpeuse Tiffany, créature tout entière dévolue à son culte, rêve de le ramener à la vie. Et voila qu'elle parvient à le ranimer. Mais dès son retour à la vie, Chucky se fatigue vite de son apparence de jouet, car rien ne vaut, à ses yeux, un mètre quatre-vingts de chair et d'os, un physique avantageux où coule du sang chaud, celui du beau Jesse par exemple.
Bande annonce originale
"- T'as pensé à mettre un caoutchouc?
- Si j'ai mis un caoutchouc?
- Oui...
- Tif!
- Oui?
- Regarde moi, je SUIS en caoutchouc!"
De toute la franchise cinématographique consacré à Chucky, "La fiancée de Chucky" est sans nul doute l'épisode que j'ai vu le plus souvent. C'est sans nul doute aussi l'un de mes épisodes préférés. Le fait d'avoir un peu grandi avec et d'avoir découvert ce personnage à travers ce long métrage y est aussi sans doute pour beaucoup. Du coup, lorsque dans mon mini cycle Halloween, j'ai voulu me le refaire en Blu-ray, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai inséré le disque dans mon lecteur.
Et le résultat est toujours présent au rendez-vous. Je reconnais volontiers qu'avec le recul et le fait d'avoir vu pas mal de films depuis la première fois où je l'ai découvert, ce film est bourré d'imperfections mais ça fonctionne toujours quand même. J'aime beaucoup ce scénario écrit par Don Mancini. Scénariste (et même réalisateur pour "Jeu d'enfant") depuis le début, on sent que l'équipe qui a donné vie à Chucky est toujours là. C'est toujours très cohérent et assez logique dans sa construction en utilisant toujours les mêmes facilités.
Pourtant, avec ce quatrième volet, on ressent bien le virage pris dans la saga. L'épouvante s'estompe un peu au profit d'une violence si sanglante qu'elle perd en crédibilité pour mieux amener cet humour noir que j’affectionne. Avec beaucoup plus de répliques cinglantes, l'humour est bien là et on ne peut s'empêcher de prendre ce film pour ce qu'il est à savoir un excellent divertissement qui s'assume dans le gros n'importe quoi qu'il nous raconte.
Ce virage me botte bien en tout cas surtout que l'alchimie entre l'humour et la violence est parfaite. On est dans le très gros nanar fort plaisant, un nanar de qualité dans le noble sens du terme. L'idée d'associer Chucky à Tiffany est aussi une riche idée qui permet nous seulement de bien trancher avec ce qui a déjà été fait mais en plus d'apporter un vent de fraicheur et d'originalité dans la saga. A aucun moment on s'ennuie en tout cas et même si l'issue est prévisible (quoique le dernier plan est assez génial niveau délire), pour ceux qui se laisse prendre au jeu, il y a matière à passer un bon moment.
Assurant toujours une certaine continuité entre les différents volets, Brad Dourif prête de nouveau avec beaucoup de maîtrise sa voix à Chucky et comme toujours, même si je n'ai rien à lui reprocher, le fait d'avoir grandi un peu avec fait que je préfère quand même suivre cette aventure en version française. Dans la version française il y a un changement de doubleur justement contrairement aux trois premiers opus mais William Coryn fait du très bon boulot. J'en veux pour preuve que j'ai aussi vu le film en version québécoise, et à mes oreilles, même si il s'en sort bien, la voix de Jean-Louis Millette colle légèrement moins bien.
Associé à Chucky et donc à Brad Dourif, on retrouve une Jennifer Tilly en Tiffany très en forme. L'actrice n'hésite pas à user de ses charmes jusqu'à la surenchère mais ça colle avec le projet et même lorsqu'elle devient poupée, sa voix colle bien avec ce personnage. La comédienne apporte vraiment beaucoup de fraicheur tout comme Véronique Volta, doubleuse de l'actrice et donc aussi de la poupée dans la version française. Jusqu'à présent, Chucky portait un peu à lui tout seul la saga sur ses épaules mais cette fois-ci il n'est plus tout seul est ce n’est pas plus mal. D'ailleurs sa présentation avec sa vision de la vie et sa volonté de vivre dans un monde de meurtres et de violences m'a beaucoup amusé au début avec le personnage de Alexis Arquette en Damien qui joue lui aussi de la caricature de l'image que certains aimerait avoir.
Niveau personnage bien réel, on retrouve aussi le duo Katherine Heigl et Nick Stabile, respectivement Jade et Jesse. Les deux comédiens sont des caricatures de jeunes couples amoureux comme on en voit par dizaine au cinéma, ils sont très légers mais ils vont bien ensemble quand même. Du coup à l'écran, j'ai trouvé que ça marché bien aussi. Histoire de bien équilibrer ce couple qui peut paraître un peu fade je veux bien l'admettre, Gordon Michael Woolvett dans la peau de David est très bon lui aussi et réussit même à rendre son personnage attachant pour le peu qu'on le voie.
Derrière, John Ritter en Chef Warren Kincaid est très bon lui aussi. L'acteur arrive toujours bien à incarner les chieurs de service et ici, il fait de nouveau le boulot. Dès sa première apparition, on sait que c'est le personnage que l'on va devoir détester. Le comédien n'a pas beaucoup à se forcer et fait très bien ce qu'on lui demande. Il est bien associer avec Lawrence Dane en Lieutenant Preston, bonne fouine qui a un final à la hauteur de son personnage. Le reste de la distribution est un peu plus en retrait, pas toujours utile à l'image du couple dans le motel ou encore plus du flic à la fin, mais chaque comédien semble malgré tout braiment bien s'amuser pour ce film.
Le changement d'ambiance et le virage voulu par la franchise se ressent très fortement aussi dans la mise en scène de Ronny Yu. Dès le début, le réalisateur nous offre quelque chose de plus sombre et plus énergique. Il nous donne le ton de ce que sera le film et maitrise assez bien son sujet. Très stylisé, je trouve que sa réalisation colle vraiment bien avec ce côté nanar de qualité. C'est ridicule, c'est gros, ça abuse des ficelles du genre mais ça a fonctionné sur moi.
Je reconnais quand même que le film commence quand même à prendre un petit coup de vieux. On ressent bien le cinéma de la fin des années 90 mais c'est aussi ce qui donne du charme à l'ensemble avec cette photographie soigné digne d'un bon petit film d'épouvante de deuxième partie de soirée et une lumière qui abuse de la nuit, des éclairs et de la pluie sans pour autant que cela m'ait gêné. J'ai bien aimé aussi les différents décors même si ils s'avèrent un peu classique comme le fameux cimetière dont les plans semblent avoir été déjà vu à de multiples reprises.
Côté look, j'ai beaucoup aimé les costumes de Chucky et Tiffany. Cette dernière colle bien au caractère qu'on veut lui donner avec ce côté rock’n’roll dans un glamour maladroit assumé tandis que Chucky lui se voit doter d'un visage totalement revisité, de bien belle manière, et qui fait qu'on oublie vite l'image du brave gars qui veut être notre ami pour la vie. L'utilisation d'une marionnette reste aussi ce qui donne du cachet à ce film. Je suis vraiment content qu'on ait continué pour ce volet d'utiliser ce procédé au lieu de jouer avec des images de synthèses.
C'est vraiment pour une question de charme à mes yeux car malgré tout, je trouve les différents effets spéciaux plutôt bon du moins pour leur époque. Le montage est lui aussi assez efficace, très rythmé et contribue à donner une bonne ambiance au film. A aucun moment on ne s'ennuie et je ne ressens aucun temps morts. Quant à la bande originale composée par Graeme Revell, elle est excellente. Bien rythmé, elle colle bien avec l'identité que l'on veut donner à cet épisode plus riche question tonus.
Pour résumer, "La fiancée de Chucky" fait partie de ses petits plaisirs que j'aime me faire de temps en temps et qui me rappelle pas mal de bons souvenirs de mon adolescence. Le film n'est pas parfait, on voit même un peu plus ses maladresses et sa caricature avec le temps qui passe tant le film est bien ancrée dans la fin des années 90, mais à côté de ça, je passe toujours un super moment. Jamais terrifiant réellement car on décrédibilise la violence et le sang dans une surenchère assumé, ce cocktail explosif avec un humour noir et une mise en scène énergique font que je ne me lasse pas de le voir. Chucky est toujours un anti-héros qu'on adore voir tuer et cette fois ci, le plaisir est même double avec une Tiffany qui n'est jamais risible et que l'on aime tout autant dans son côté diabolique romantique. Un grand nanar de qualité on peut le dire, ce long métrage sera surtout pour moi un divertissement qui continue de me faire prendre mon pied dans cette franchise.
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