Pour la troisième année consécutive, Enjeux sur image, en collaboration avec la mairie du 1er arrondissement et le collectif « Le Trésor public », a organisé trois jours d’engagement pour le cinéma Art, Essai et Recherche. L’événement a bénéficié du soutien de la Ville de Lyon, de l’ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) et du master cinéma DASI de l’Université Lumière Lyon II dont les étudiants s’étaient mobilisés pour la soirée du vendredi animée par deux d’entre eux.
Projections et table ronde ont été l’occasion d’explorer les possibilités de diffusion à Lyon du cinéma d’auteur dans toute sa diversité et sa richesse. Ces journées ont bénéficié de la présence et de l’expérience du cinéaste Jean-Baptiste Germain, coréalisateur du film présenté le vendredi soir et de la cinéaste Fleur Albert, auteur du film présenté le samedi soir. Ces deux réalisateurs sont membres de l’ACID.
Les films présentés comme les interventions ont suscité des débats passionnants et constructifs ; il est d’autant plus regrettable que ce programme alléchant n’ait pas attiré plus de participants (une cinquantaine environ par séquence).
Jeudi 25 et vendredi 26 Septembre, journée
Le Ciné-concert a eu un tel succès qu’il a fallu organiser deux représentations (jeudi après midi et vendredi matin)
ce qui a permis à 287 élèves des écoles du quartier et à leurs accompagnateurs d’y assister et de manifester leur enthousiasme.
Le film, « Le Caméraman » (de Edward Sedgwick et Buster Keaton, 1928) était mis en musique et accompagné par quatre musiciens de la Coustou Prod.
Vendredi 26 Septembre, soirée
Alixia Mainnemare et Alexis Guerchovitch, étudiants en cinéma à l’Université Lyon II, volontaires pour interroger le réalisateur et animer la séance.
Enjeux sur Image se porte bien !
Le Vendredi 26 septembre, dans le cadre des 3 Jours d’engagements pour le cinéma Art & Essai organisés par Enjeux sur Images, Jean Baptiste Germain est venu présenter son film « Le Cinéma français se porte bien ». Réalisé en 2012, ce documentaire effectue un tour d’horizon très documenté sur l’état de notre cinéma d’auteur. Le film, comprenant de nombreux entretiens, confronte des figures majeures du secteur telles que Lucas Belvaux, Mariana Otero, et d’autres artistes engagés, à la question de l’indépendance de la création et du système qui la régule.Jean Baptise Germain, de par son expérience de réalisateur et son statut de vice-président de l’ACID, était le bon interlocuteur pour dresser un bilan objectif d’une situation qui peut paraître peu reluisante. Le documentaire, projeté devant une cinquantaine de personnes, fut suivi d’un débat de plus d’une heure où chacun a pu donner ses impressions et demander des précisions. Les nombreux étudiants présents ont fait part de leurs inquiétudes mais aussi de leur motivation et vitalité pour défendre et aider à la future vie du cinéma indépendant.
L’évènement autour de cet enjeu citoyen qu’est le cinéma, a continué le lendemain avec tables rondes et projections. Nous saluons tous cette belle initiative de l’association Enjeux sur Images qui reproduit pour la troisième année consécutive cet évènement. Et vive le cinéma français !
Et la soirée se termine par un pot très sympathique.
Samedi 28 Septembre
La table-ronde « Inventer un nouveau lieu de cinéma à Lyon » (le compte-rendu complet des interventions et débats sera mis en ligne ultérieurement)
Faisant le constat que depuis plusieurs années à Lyon, le paysage cinématographique est en souffrance du fait de la fermeture de nombreuses salles indépendantes mais aussi de l’évolution des œuvres et des pratiques des spectateurs, les organisateurs souhaitaient explorer la possibilité de créer dans cette ville un nouveau lieu de cinéma indépendant et audacieux, pour tout dire « alternatif ». Déclinée en deux temps, cette table-ronde a été l’occasion d’entendre tout d’abord des expériences extra-lyonnaises puis d’évoquer la question locale.
Pour sa première partie, la table-ronde réunissait autour de son modérateur, Vincent Raymond, journaliste cinéma indépendant, Maud Pollien du Spoutnik à Genève, Sara Millot pour le Polygône étoilé et le Vidéodrome à Marseille et Dodeskaden à Lyon, Agnès Salson étudiante à la Fémis et initiatrice du Tour de France des cinémas et Jean-Baptiste Germain, cinéaste, vice-président de l’ACID.
Pour la deuxième partie, les intervenants lyonnais étaient Maura Mc Guiness pour Les Inattendus, Jean-François Buiré pour Le Trésor public, Damien Vildrac pour Entre les mailles.
Stalingrad Lovers
Samedi soir était projeté le film de Fleur Albert, Stalingrad Lovers.
Un homme est mort. Mehdi fût le parrain de la communauté des usagers du crack entre La Chapelle et Stalingrad. Alors qu’Isaïe aspire à quitter la rue pour retrouver son fils, il est rattrapé par la promesse faite un jour à Mehdi : en cas de malheur, faire revenir son corps au pays.
Film tourné en décor réel, dans les squats du quartier Stalingrad avec les personnages qui peuplent ces squats et qui deviennent le temps d’un film de merveilleux acteurs. Mais même très documenté, le film revendique la fiction, il est admirablement mis en scène, avec des mouvements de caméra amples, des scènes chorégraphiées. C’est sombre, douloureux et très beau.
Un débat a suivi la projection animé par Jean-Baptiste Germain en présence de Fleur Albert qui a répondu aux questions des spectateurs.