Selon Larry Downes et Paul Nunes, l'innovation combinatoire fait désormais jeu égal avec la recherche & développement, et donne naissance à une économie plus créative dans laquelle de myriades de geek, de makers et de start-up font et défont des industries entières en quelques semaines, puis subissent et accélèrent de facto le rythme des disruptions dévastatrices. Comment survivre dans un environnement aussi "schumpeterien" ?
Les innovations dévastatrices doivent énormément aux licences ouvertes (open source, logiciels libres, Creative Commons, etc), aux composants sur étagère, aux kits de développement hardware/software, aux services cloud, aux applications mobiles, aux médias / réseaux sociaux, aux plate-formes collaboratives et aux financements participatifs (crowdfunding) qui irriguent et transforment irrémédiablement les processus de développement, de conception et de fabrication. Ces multiples facteurs de production déroulent le tapis rouge à l'information et à la communication (économie, technologie, qualité, popularité, etc) en temps réel, aux innovations ouvertes et/ou combinatoires (qui font désormais jeu égal avec la R&D interne et propriétaire) et abaissent considérablement les coûts d'entrée dans plusieurs industries. Dès lors, des start-up pourvues d'un minimum d'expérience et de capital initial peuvent rapidement mettre à mal des firmes établies - exerçant dans diverses activités proches ou lointaines - avant de subir à leur tour l'émergence d'autres game-changers.
Downes & Nunes ont décomposé le processus d'innovation dévastatrice en 4 phases : la singularité, le big bang, le big crunch et l'entropie. […] Les pionniers, les innovateurs, la majorité précoce, la majorité tardive et les réfractaires relèvent désormais de l'histoire. À l'ère de l'innovation dévastatrice à très grande vitesse, il n'y a plus que les utilisateurs à l'essai (trial users) et la majorité restante. […] Les écoles d'ingénieurs, de commerce / gestion, les facultés d'économie, les chambres de métiers et les gourous du management devront tôt ou tard réviser leurs paradigmes... avant que les MOOCS– autre disruption ! - s'y mettent ?
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