#circuitscourts
05/11/2014
En Poitou-Charentes, de quatre magasins groupement de producteurs en 2009, on passera à vingt-deux en 2015. - (Photo archives NR, Patrick Gaida)
Plus de la moitié des producteurs en activité envisagent ce mode de commercialisation. Les consommateurs, eux, le plébiscitent. Du producteur au consommateur, avec pas plus d'un intermédiaire, c'est la définition du circuit court selon le ministère de l'Agriculture. Une habitude de consommation qui séduit de plus en plus, mais qui oblige les producteurs à se structurer et s'organiser, qu'il s'agisse de magasins les regroupant ou de vente directe à la ferme.
" Un produit a la tête du producteur "
Afin de susciter d'éventuelles nouvelles vocations ou d'accompagner des projets, un colloque organisé par InPACT Poitou-Charentes, l'Arat et l'Afipar (1) avec le soutien de la Région Poitou-Charentes, était organisé hier à Melle. Il a réuni une centaine de participants qui ont pu s'informer sur les contraintes, les écueils possibles, les formes juridiques que peuvent prendre les entreprises.
Développer ce mode de distribution est un enjeu économique et environnemental de taille. Economique parce que cela donne une vraie valeur ajoutée, que 100.000 € de chiffre d'affaires permettent de créer un emploi et qu'il y a donc une vraie stratégie de développement du territoire ; environnemental parce que le produit est consommé près de la zone de production.
Le consommateur y trouve son compte également car l'application du cahier des charges est là pour le protéger. Et comme celui-ci est devenu très exigeant, la performance doit être au rendez-vous. Une enquête le prouve : on n'achète plus chez un producteur par militantisme mais parce qu'on est séduit parce qu'il vend ; s'il devient moins bon, on change de fournisseur.
L'initiative en tout cas séduit et le nombre de magasins de producteurs ne cesse de croître (il y en aura 22 en Poitou-Charentes à la fin 2015. Un nouveau vient d'ouvrir tout récemment à La Ferrière-en-Parthenay). « Cela nous oblige à nous reprendre complètement en main », estime Philippe Coutant, secrétaire d'InPACT Poitou-Charentes. Une recette pour réussir ? La première d'entre elles est de s'entendre en collectif, si on choisit de rejoindre un groupement. Il n'y a pas de formule magique, disent ensemble Philippe Coutant, Lydie Gaillard, présidente de l'Arat Poitou-Charentes, représentant également le réseau Bienvenue à la ferme, et Martine Lacroix, de l'Afipar.
Le constat est là : plus de la moitié des producteurs aujourd'hui en activité envisagent cette forme de commercialisation de leurs produits comme étant une voie d'avenir. Mais il ne faut pas perdre de vue que « le produit a la tête du producteur », comme l'assène Philippe Coutant.
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(1) Inpact. Initiative pour une agriculture citoyenne et territoriale. Arat. Association régionale agriculture et tourisme. Afipar. Association de formation et d'information des paysans et ruraux.
chiffres clés
Une enquête nationale auprès des acheteurs en circuit court (réalisée en 2013) a révélé que :
> 42 % y ont eu recours dans le mois précédant le questionnaire.
> 25 € par semaine est le montant du panier moyen.
> 67 % y achètent leurs légumes, 45 % leurs fruits, 23 % leur viande, 13 % leurs fromages.
> 37 %, la part des produits en circuits courts vendus sur les marchés ; 16 % à la ferme ; 9 % dans les magasins collectifs ; 9 % sur les marchés de producteurs.
> 69 % des acheteurs veulent avoir des informations précises sur l'étiquette.
> 40 % estiment que cela devrait être moins cher que les produits en circuit long.
Frédéric Bodin